Algérie Foot– Dans une interview exclusive accordée à Nabil Djellit pour l’Équipe, Ryad Boudebouz revient sur son choix de rejoindre la JS Kabylie, son expérience dans le championnat algérien et ses réflexions sur le football moderne. L’ancien joueur de Ligue 1, de Liga et de Saudi Pro League livre des confidences passionnantes, entre football et valeurs personnelles.
Ryad Boudebouz a officialisé son retour en Algérie en rejoignant la JS Kabylie à la fin du dernier mercato. Pourtant, comme il l’a confié à Nabil Djellit, cette décision n’était pas évidente dès le départ. « J’avais entamé des démarches pour mettre fin à mon contrat avec Al-Ahli en Arabie saoudite », explique-t-il. Plusieurs clubs algériens s’étaient positionnés, et le MC Alger semblait tenir la corde. Mais un désaccord avec le coach Patrice Beaumelle a changé la donne.
C’est finalement Hakim Medane, directeur général de la JSK, qui a su convaincre le joueur de 34 ans. « Le projet de la JSK était très sérieux, et j’ai aussi une histoire avec Abdelhak Benchikha, qui a été mon sélectionneur national. Je n’ai pas hésité. »
Pour Boudebouz, évoluer dans le championnat algérien était une idée qu’il avait toujours gardée en tête. « Quand on part en Arabie saoudite, on sait qu’on peut revenir. Avec mon nom et ma carrière, je voulais contribuer à promouvoir cette Ligue », déclare-t-il. Et il n’est pas le seul : « Andy Delort et Islam Slimani sont venus aussi. C’est bien d’avoir des grands noms, mais ça ne fait pas tout. Il y a des joueurs méconnus ici qui ont un talent incroyable. »
Il avoue avoir été surpris par la qualité technique et l’intensité physique du championnat. « Ce championnat est très dur physiquement. Il y a beaucoup de duels et de rapports de force. Je suis impressionné par le niveau de certains joueurs locaux. »
L’un des éléments qui a marqué Boudebouz est le progrès visible dans le football algérien. « Le VAR a été introduit, ce qui est rare en Afrique. On joue dans un stade magnifique à Tizi Ouzou, avec une pelouse de qualité et 55 000 places. Tout cela montre que ça avance et se professionnalise. »
Rejoindre la JS Kabylie, c’est aussi s’immerger dans une culture historique et passionnée. Boudebouz le ressent à chaque match. « Lors de notre déplacement à Chlef, nos 3 000 supporters ont fait plus de bruit que ceux de l’équipe locale. Ce sont de vrais passionnés, et ils veulent voir leur club au sommet. » Cette ferveur est un moteur pour le joueur, qui veut contribuer à ramener la JSK sur le devant de la scène, en Algérie comme en Afrique.
En 2010, Boudebouz avait choisi l’Algérie malgré une carrière prometteuse qui aurait pu lui ouvrir les portes de l’équipe de France. Ce choix, il l’a fait par conviction. « Si tu ne le fais pas avec le cœur, ça ne sert à rien. Il faut respecter les joueurs qui hésitent, mais pour moi, représenter l’Algérie était une décision réfléchie et sincère. »
Alors que des jeunes talents comme Rayan Cherki et Maghnes Akliouche hésitent entre les sélections française et algérienne, Boudebouz leur adresse un conseil simple : « Faites le choix du cœur, et ne laissez personne vous influencer. »
Ryad Boudebouz souligne l’impact des réseaux sociaux et des critiques qui peuvent peser sur les joueurs, notamment les binationaux. « Il y a beaucoup de pression aujourd’hui. Un choix déplaît et les insultes fusent. C’est pourquoi il est essentiel d’être bien entouré et protégé. »
Même engagé en club, Boudebouz continue de suivre l’équipe nationale avec passion. « Nous avons des joueurs de qualité et une des meilleures équipes africaines. Mais c’est dans les grandes compétitions qu’il faut montrer ce potentiel. » Sous la direction du nouveau sélectionneur Vladimir Petkovic, il espère voir l’Algérie retrouver sa gloire.
À 34 ans, Ryad Boudebouz reste un modèle pour de nombreux jeunes joueurs. Son choix de revenir en Algérie pour contribuer à l’essor du championnat témoigne d’une maturité et d’un attachement profond à ses racines. À la JSK, il incarne non seulement un joueur d’expérience, mais aussi un ambassadeur du football algérien, sur le terrain et dans les cœurs.
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