Algérie Foot– La Ligue de football professionnel (LFP), présidée par Mohamed-Amine Mesloug, se réunira ce lundi avec les dirigeants des clubs professionnels au siège de la Fédération algérienne de football (FAF). Cette réunion, organisée en présence du secrétaire général de la FAF, vise à poursuivre la mise en œuvre d’une nouvelle feuille de route dictée par le ministère des Sports. Une mauvaise nouvelle sera actée pour les joueurs, dont Boudebouz.
Cette feuille de route repose sur plusieurs axes : la rationalisation des dépenses, la création d’académies avant le 31 janvier 2025, l’élaboration obligatoire d’un plan commercial, ainsi que la mise en place d’un organigramme clair pour définir les responsabilités. Une mesure phare concerne l’introduction d’un contrat type pour les joueurs et des conditions strictes pour l’octroi des licences aux clubs professionnels.
L’un des points les plus marquants de cette réforme est la limitation des salaires des joueurs. À partir du mercato hivernal, aucun salaire mensuel ne pourra dépasser 250 millions de centimes, sauf sous certaines conditions. Ce n’est pas un simple plafonnement, mais une réponse aux dettes croissantes accumulées par les clubs en raison de contrats mirobolants souvent non honorés, compromettant ainsi l’intégrité du championnat.
Conditions pour dépasser le plafond
Pour accorder un salaire au-delà du plafond fixé, deux critères devront être respectés. Premièrement, le club devra fournir une garantie écrite et officielle de la part de la société nationale propriétaire majoritaire des actions, assurant le paiement de ce salaire. Deuxièmement, le club devra prouver, grâce à un plan commercial solide, qu’il génère des revenus indépendants des subventions publiques.
Cette initiative intervient après des constats accablants. Les fonds publics injectés dans les clubs de football ont rarement conduit à des projets sportifs ou économiques viables. Au lieu de développer des centres de formation et de produire des talents, les clubs se sont souvent concentrés sur des contrats financiers disproportionnés.
Les joueurs comme Boudebouz et Delort qui touchent ses salaires conséquents seront donc amenés à devoir baisser drastiquement leurs salaires pour rester en Algérie lors des saisons à venir.
Vers un modèle durable
La réforme prévoit également l’instauration d’un contrat type pour les joueurs, qui limitera le salaire fixe à 15 fois le salaire minimum garanti en Algérie (soit 300 000 dinars par mois), conformément au décret exécutif de 2016. Les revenus supplémentaires devront être basés sur des primes de performance, conditionnées à l’atteinte d’objectifs sportifs définis.
Focus sur la formation
Une autre priorité est le développement des académies. Les clubs auront jusqu’au début de 2025 pour créer des infrastructures répondant aux normes imposées par l’État. Le non-respect de cette exigence entraînera des sanctions, considérées comme un refus explicite d’adhérer à la nouvelle vision de l’État pour le football national.
En parallèle, une compétition nationale entre les académies sera lancée, permettant de mettre en lumière les talents émergents et d’évaluer le sérieux des clubs dans leur engagement envers la formation.
Un tournant pour le football algérien
Ces mesures reflètent une volonté ferme de l’État de rompre avec les pratiques antérieures et de restructurer le football algérien sur des bases plus saines. Elles visent à réduire l’emprise des acteurs opportunistes sur les finances publiques tout en garantissant un avenir plus prometteur pour les jeunes talents.
Le défi reste de taille : convaincre les clubs, habitués à une gestion peu rigoureuse, d’embrasser ce changement. Cependant, avec l’accent mis sur la formation et une gestion financière stricte, cette réforme pourrait marquer un tournant décisif pour le football algérien, tant au niveau national qu’international.
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