L’Entente de Sétif, club historique et unique formation algérienne à avoir disputé la Coupe du monde des clubs (en 2014), se retrouve une nouvelle fois au cœur d’un débat national : celui des infrastructures sportives et du retard accumulé autour de la rénovation – ou de la reconstruction – de son stade. Les supporters sétifiens s’insurgent : « Pourquoi pas Sétif ? Nous sommes aussi des Algériens », peut-on lire dans un message largement relayé ce week-end.
Le ton est amer, presque désabusé. Les fans de l’Entente rappellent que le projet de stade à Sétif est gelé depuis plus de 17 ans, un délai qui paraît irréel pour une institution de ce calibre. À l’heure où plusieurs villes voient leurs enceintes sportives se concrétiser ou se finaliser, Sétif, pourtant capitale du football moderne algérien durant les années 2000 et 2010, regarde le train passer sans comprendre.
Pour beaucoup, il y a une forme d’injustice. L’ES Sétif n’est pas un club ordinaire : double vainqueur de la Ligue des Champions africaine, habitué des compétitions internationales, véritable vitrine du football algérien, il bénéficierait logiquement des infrastructures les plus développées du pays. Au lieu de cela, le club noir et blanc évolue dans un stade vieillissant, aux normes dépassées, loin des standards africains actuels.
Les supporters ne réclament pas un luxe démesuré, mais simplement une infrastructure à la hauteur de l’histoire de leur club. Ils soulignent aussi que Sétif est une région passionnée de football, dotée d’un public fidèle, capable de remplir un grand stade chaque semaine. Pour eux, ignorer cette réalité revient à freiner un club qui peut pourtant représenter dignement l’Algérie sur la scène internationale.
Le message adressé aux autorités reflète un ras-le-bol croissant : plusieurs promesses ont été faites depuis 2008, plusieurs plans ont été annoncés, mais aucun chantier n’a réellement démarré. Les Sétifiens ne comprennent pas pourquoi leur stade reste à l’arrêt, tandis que d’autres projets avancent à grande vitesse ailleurs dans le pays.
Aujourd’hui, l’Entente traverse une période de transition sportive, mais demeure l’un des clubs les plus structurés du pays. Pour beaucoup, offrir un nouveau stade à l’ESS ne serait pas un cadeau, mais un investissement logique dans un club qui a déjà porté haut le drapeau algérien jusqu’en Coupe du monde des clubs.
La balle est désormais dans le camp des autorités locales et nationales. Les supporters, eux, promettent de maintenir la pression jusqu’à ce que Sétif obtienne enfin l’infrastructure qu’elle mérite. Le débat ne fait que commencer, mais une chose est sûre : l’ESS ne compte plus attendre 17 ans de plus.

































