Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026 a réveillé des souvenirs profondément ancrés dans l’histoire du football algérien. Versée dans un groupe J très relevé, aux côtés de l’Argentine, de l’Autriche et de la Jordanie, l’Algérie s’apprête à livrer une bataille complexe mais passionnante. Parmi ceux qui ont réagi à ce tirage figure Ali Bencheikh, ancien joueur de l’équipe d’Algérie et figure emblématique du football national. Avec la spontanéité et la franchise qu’on lui connaît, il a immédiatement évoqué un épisode devenu mythique : la “conspiration” entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche lors du Mondial 1982, un match arrangé qui avait coûté aux Fennecs une qualification historique. “Un peu difficile, avec l’Argentine, l’Autriche et la Jordanie… Nous, le match que nous allons regarder, c’est celui qui a de l’histoire, celui de l’Allemagne et de l’Autriche qui ont conspiré contre l’Algérie pour la disqualifier en 1982”, a-t-il expliqué. Un rappel fort pour un pays qui n’a jamais oublié cette injustice.
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L’Autriche, un adversaire sportif… et symbolique
Si la légende vivante de l’Algérie, Bencheikh, évoque l’Argentine comme l’adversaire “qui reste l’Argentine”, et reconnaît que la Jordanie n’est “pas facile”, c’est bien l’Autriche qui cristallise une charge émotionnelle particulière. Pour l’ancien meneur du MC Alger, cette rencontre dépasse le simple cadre sportif : elle touche à un pan entier de la mémoire collective. En 1982, l’Algérie avait battu l’Allemagne de l’Ouest et gagné son deuxième match contre le Chili, avant d’être éliminée par le fameux “match de la honte”, remporté 1–0 par l’Allemagne contre l’Autriche dans un rythme volontairement figé sur les dernières minutes. Cet épisode avait poussé la FIFA à changer définitivement ses règles, imposant que les troisièmes matchs de poule se jouent désormais simultanément. “C’est ça le match difficile”, insiste Bencheikh, non pas parce que l’Autriche serait supérieure, mais parce que ce duel porte le poids d’une vieille blessure que le football algérien ne s’est jamais totalement résolu à oublier.
Pourtant, le discours de Bencheikh ne bascule pas dans la rancœur : il demeure lucide sur les défis du groupe. L’Argentine arrive en favorite incontestable, toujours portée par une génération talentueuse ; l’Autriche, fortement structurée sous la direction de Ralf Rangnick, est devenue l’une des nations européennes les plus disciplinées ; la Jordanie, en pleine ascension, surprend par sa rigueur et sa capacité à gêner des équipes plus fortes techniquement. Face à un tel groupe, l’Algérie devra à la fois mobiliser son talent, sa discipline, et une forme de mémoire sportive. Car si l’histoire ne se répète jamais à l’identique, elle peut donner du caractère à une rencontre. Ali Bencheikh le sait : pour les Fennecs, battre l’Autriche serait plus qu’une victoire sportive — ce serait un symbole, une manière de refermer un chapitre vieux de quarante ans.

































