Algérie Foot– Imane Khelif, championne algérienne de boxe, s’est retrouvée plongée dans une controverse sur son genre durant les Jeux olympiques de Paris, une polémique qu’elle n’a ni souhaitée ni initiée. Cette athlète, médaillée d’or dans la catégorie des moins de 66 kg, a été la cible d’une vague de haine et de désinformation, orchestrée sur les réseaux sociaux et certains médias. Aujourd’hui, elle riposte et envisage des actions judiciaires après la diffusion d’informations prétendant révéler des détails médicaux personnels non vérifiés. Le Comité international olympique (CIO) a confirmé mercredi 6 novembre qu’il s’abstiendrait de tout commentaire tant que les poursuites sont en cours.
« Le CIO ne fera aucun commentaire tant qu’une action en justice est en cours, ni sur les articles des médias concernant des documents non vérifiés dont l’origine ne peut être confirmée. », a notamment écrit le CIO.
Cette affaire a pris une ampleur internationale lorsque le média francophone Le Correspondant a publié, fin octobre, un article affirmant que Khelif posséderait des chromosomes masculins XY. S’appuyant sur un document médical présumé provenant de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre à Paris et de l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine à Alger, le média relançait ainsi la polémique sans pouvoir authentifier ses sources. L’entourage de Khelif et ses partisans ont rapidement dénoncé cette atteinte à sa vie privée et cette exploitation médiatique d’informations sensibles et non confirmées.
La controverse autour d’Imane Khelif trouve son origine dans un incident survenu en mars 2023, lorsqu’elle a été exclue des championnats du monde de boxe organisés par la Fédération internationale de boxe (IBA). À l’époque, l’IBA avait invoqué un “test de genre” pour justifier cette décision, sans jamais préciser la nature exacte du test pratiqué. Cet événement avait alimenté des spéculations et des débats, notamment dans certains milieux conservateurs et racistes, qui se sont emparés de cette affaire pour remettre en question la légitimité de la boxeuse à concourir dans la catégorie féminine.
Pourtant, le CIO, instance suprême des compétitions olympiques, avait pris une position claire en autorisant Khelif à participer aux Jeux olympiques de Paris dans le tournoi féminin. Cette décision s’appuyait sur les documents officiels fournis par l’athlète, notamment son passeport, confirmant son identité en tant que femme. En dépit de cela, Khelif a été violemment attaquée sur les réseaux sociaux, où elle a été dépeinte de manière raciste et sexiste, certains la qualifiant de « faux athlète » et insinuant qu’elle possédait un avantage injuste sur ses adversaires féminines.
Imane Khelif, loin de se laisser abattre, a répliqué avec dignité : « Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi. » Cette déclaration montre sa détermination à défendre sa dignité et son intégrité, tant sur le ring que dans sa vie personnelle. La boxeuse a également déposé une plainte pour cyberharcèlement aggravé en août dernier, déclenchant une enquête de la justice française sur les auteurs de cette campagne de haine.
Le CIO a exprimé sa solidarité avec l’athlète, déclarant être « attristé par les attaques dont Imane Khelif fait actuellement l’objet ». Il a rappelé que, comme pour toutes les compétitions olympiques, le genre et l’âge des athlètes sont vérifiés à partir des documents officiels, notamment le passeport, et non sur des tests hormonaux ou chromosomiques. Cette clarification vise à dissiper les idées fausses autour de la participation de Khelif et à soutenir les athlètes qui se retrouvent, malgré eux, au centre de polémiques injustifiées.
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