Algérie Foot– L’entraîneur algérien Lakhdar Adjali, aujourd’hui à la tête du Hafia Conakry en Guinée, a livré une anecdote surprenante sur l’ancienne légende du Mouloudia d’Alger, Ali Bencheikh. Selon lui, le nom de Bencheikh est resté gravé dans la mémoire collective guinéenne, en raison d’un épisode marquant survenu lors de la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1976.
Une anecdote historique et méconnue
Titulaire du diplôme UEFA Pro, Lakhdar Adjali est l’un des techniciens algériens les plus qualifiés de sa génération. Depuis son arrivée à Conakry, il découvre un pays passionné de football et curieusement, toujours marqué par une vieille histoire liant le Hafia FC à un certain joueur du Mouloudia d’Alger.
« Même ici à Conakry, tout le monde connaît Ali Bencheikh ! », raconte Adjali avec un sourire. « En 1976, il avait, de manière indirecte, provoqué l’incarcération de plusieurs joueurs et dirigeants du Hafia Conakry sur ordre du président Sékou Touré. »
À l’époque, le Mouloudia d’Alger avait affronté le Hafia en finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Bencheikh, suspendu, avait finalement été autorisé à jouer après l’intervention de l’État algérien. Le MCA s’était imposé 3 à 0, un résultat qui avait profondément irrité le pouvoir guinéen, convaincu d’une irrégularité dans le processus. Sékou Touré avait alors ordonné des sanctions sévères, envoyant les responsables du Hafia en prison.
Une histoire qui, près d’un demi-siècle plus tard, reste encore racontée dans les rues de Conakry.
« Même pour un milliard, je ne reviendrais pas en Algérie »
S’il s’épanouit aujourd’hui en
Guinée, Lakhdar
Adjali ne cache pas sa déception vis-à-vis du football
algérien. Sans détour, il affirme ne pas vouloir y retourner pour
le moment.
« Même pour un salaire
d’un milliard, je ne reviendrais pas dans le championnat
algérien, » a-t-il déclaré. « Il n’y a aucun projet sportif sérieux, aucune
vision à long terme. Le système est encore rongé par la magouille
et les entourages malsains. »
Malgré cette amertume, l’ancien international garde la porte entrouverte à un retour, à condition que les choses évoluent. « Je ne dis pas que je ne reviendrai jamais. Si un vrai projet existe, je serai prêt à servir mon pays. Ma famille vit en Algérie, ma mère est encore là, et j’aimerais être proche d’eux. »
Entre souvenirs d’histoire et désillusions contemporaines, Lakhdar Adjali continue d’écrire sa propre trajectoire en Afrique, tout en rappelant l’héritage indélébile laissé par les grandes figures du football algérien comme Ali Bencheikh.
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