L’ex-entraîneur bosniaque de l’équipe nationale Vahid Halilhodzic a accordé un entretien au journal Competition lorsqu’il était encore au Japon, parlant ainsi de son récent licenciement et de l’équipe d’Algérie.
Voici l’interview faite par le journal du Competition :
Vous venez d’être démis de vos fonctions de la tête du
staff technique de la sélection
japonaise, dans quel état d’esprit
êtes-vous ?
Et bien je ne vous cache pas que c’est très dur à vivre. Ce n’est
pas facile mais que voulez-vous y faire, je n’ai pas d’autres choix
que d’accepter, c’est la vie, c’est comme ça…
Vous semblez anéanti par ce qui vient de vous
arriver…
Je suis triste, malheureux et très affecté car c’est quand même moi
qui ai qualifié cette équipe du Japon pour la Coupe du monde en
Russie qui aura lieu cet été. Donc, au final, c’est mon travail que
je ne vais pas voir aboutir et ça me fait très mal…
Vous semblez être surpris par cette décision de votre
limogeage…
Et comment, bien sûr que j’ai été surpris, au même titre d’ailleurs
que beaucoup de gens ici au Japon qui ne s’attendaient pas à cette
décision de la Fédération japonaise de football. Mais comme je
viens de vous le dire, c’est la vie, c’est comme ça et j’espère que
je pourrai surmonter cette épreuve…
D’autant plus que ce n’est pas la première fois que ça vous
arrive, puisque vous aviez déjà vécu cela avec la Côte d’Ivoire en
2010…
Tout ce que je peux vous dire c’est que dans ma vie j’ai vécu
beaucoup de choses difficiles, la vie ne m’a pas trop gâté et la
pire des choses que j’ai eue à vivre fut incontestablement la
guerre dans mon pays où j’ai échappé à maintes reprises à la mort.
Certes, ce limogeage est une épreuve difficile que je suis en train
de vivre, mais il faut relativiser dans la vie et se dire qu’il y a
toujours pire…
Bizarrement, votre malheureux limogeage au Japon a fait
beaucoup d’heureux en Algérie, car c’est le déchainement total et
beaucoup d’Algériens demandent votre retour…
(Il rit et nous interrompt) Je vais vous dire une chose :
depuis l’annonce de mon limogeage ici au Japon, j’ai reçu des
centaines de messages de soutien de la part d’Algériens, c’est
vraiment incroyable, et je les remercie vraiment car ça m’a fait
très plaisir. D’ailleurs je ne sais même pas comment ils ont fait
pour avoir mon numéro de téléphone. Donc, je les remercie encore
une fois. Dans la vie, on fait parfois face à des choses difficiles
mais la vie continue et on doit faire avec.
Mais vous ne m’avez pas répondu par rapport au déchaînement
à votre sujet qu’il y a ici en Algérie…
(Il rit encore une fois), franchement je ne sais pas quoi vous dire
et vous répondre mis à part le fait qu’à chaque fois que je
rencontre des Algériens dans tous les pays où j’ai eu à voyager on
me transmet des messages d’encouragements et on me dit de belles
choses, donc pour tout ce que j’ai pu entendre et lire, je dis
merci à toute l’Algérie.
Coach, est-ce qu’un retour en Algérie pourrait être
envisageable un jour ?
Permettez-moi juste de rebondir sur une chose très importante que
je n’ai jamais oubliée et que je n’oublierai jamais…
Oui, allez-y…
Même lorsque les journalistes m’ont sévèrement critiqué lorsque
j’étais à la tête du staff technique de l’Algérie les supporters de
l’équipe nationale ne m’ont jamais lâché et m’ont toujours soutenu
dans ma mission, c’est vraiment incroyable. C’est pour vous dire
que c’est quelque chose que je n’oublierai jamais et qui me
marquera pour la vie. Malgré toutes les critiques, le peuple
algérien ne m’a jamais laissé tomber et a toujours été derrière
moi, donc merci à vous les Algériens.
Encore une fois, est-ce qu’un retour en Algérie pourrait
être envisagé ?
Je transmets le bonjour à tous les Algériens et je les remercie
pour leurs messages de sympathie dans ces moments difficiles que je
suis en train de traverser. J’ai gardé et je garderai à jamais un
souvenir inoubliable par rapport à tout ce que j’ai vécu lorsque
j’étais sélectionneur de votre pays. Des moments partagés avec
l’équipe, le peuple, et c’est l’une de mes meilleures récompenses
en tant qu’entraîneur qui restera gravée dans ma tête pour le
restant de mes jours.