La saison de trop à Leicester ? Peut-être. Mais
Riyad Mahrez n’est pas le joueur d’une seule saison. En Premier
League, il est moins fringant mais ses qualités rejaillissent en
C1. Il est temps pour le Fennec de partir, l’hiver ou l’été
prochain.
Parce que c’est le sens de sa
carrière
Oublié en France, Riyad Mahrez est arrivé en
janvier 2014 à Leicester City, alors en Championship. Deux ans plus
tard, il survole la Premier League, et en devient le meilleur
joueur, après une saison exceptionnelle (17 buts et 11 passes
décisives), lors l’un des plus grands exploits de l’histoire du
football. L’été dernier, il aurait pu partir dans la dernière ligne
droite du mercato. Mais le natif de Sarcelles est un affectif. Il
n’a pas forcé le passage, et a choisi de rendre à Leicester ce que
le club lui a donné… Les Anglais l’ont sorti de l’anonymat. Ils lui
ont donné une dimension internationale. Il est en lice pour le
titre de meilleur joueur africain, et l’Algérien joue désormais
dans la cour des grands : il est nommé au Ballon d’Or France
Football 2016. Une vraie belle histoire avec les Foxes avec
lesquels il a finalement prolongé d’une saison, jusqu’en juin 2020.
Les dirigeants du club sont conscients qu’ils perdront un jour ce
joueur si spécial, comme le définit Ranieri. Arrivé pour 450 000 €,
Leicester a l’occasion de réaliser une énorme plus value sur son
transfert. Comme N’Golo Kanté, il doit partir.
Parce qu’il ne peut plus progresser
à Leicester
Cette saison, pour les champions
d’Angleterre c’est dur… Logique reflux émotionnel d’une aventure
humaine qui a passionné la planète football. En Premier League,
l’axe Vardy-Mahrez, impliqué dans quarante et un buts en 2015-16,
est à l’arrêt complet. L’Algérien a réussi seulement trois buts et
une seule passe décisive. En C1, c’est en revanche plus
intéressant. Avec quatre buts, le Fennec est au niveau de Benzema
et Pierre-Emerick Aubameyang. Il a aussi délivré un caviar pour son
compatriote Islam Slimani. Dans le jeu, la donne est compliquée. La
baisse de performance individuelle des Foxes est évidente. Pour
l’Algérien, il est difficile de s’exprimer dans un tel contexte.
Quand on regarde les matches, il touche parfois un ballon toutes
les dix minutes…Le bloc équipe est bas, et la relance, sans N’Golo
Kanté, est parfois cataclysmique. Et puis, quand il arrive près de
la surface adverse, il est verrouillé rapidement par un ou deux
adversaires, ou alors par une zone bien organisée. Une analyse que
confirme à juste titre son coach, Claudio Ranieri : «Dès que
Mahrez a la balle, il y a un minimum de deux adversaires près de
lui et s’il la conserve, un troisième arrive. Du coup, on cherche
une nouvelle tactique mais ça prend du temps.» CQFD
Parce qu’il doit se confronter aux
meilleurs
Encore aujourd’hui, certains ont des doutes
sur Mahrez… Comme si l’histoire de sa carrière était à chaque fois
de devoir prouver plus que les autres. Oui, désolé, il n’est
qu’international algérien… A l’argus, c’est moins excitant. On a
envie de le voir dans une équipe qui a la possession, qui joue au
ballon… Avec d’autres artistes, car c’est à ce moment-là qu’on
verra s’il peut encore un peu plus sublimer son football. C’est
aussi l’occasion de se confronter aux meilleurs sur le terrain et
dans le vestiaire, avec une concurrence beaucoup plus intense. Il
va ainsi pouvoir tester ses limites. L’idée est d’être présent
constamment en Ligue des champions…
Source: Nabil Djellit, France Football