Maroc – CAN : Si l’on ne devait retenir qu’un mot pour décrire l’état d’esprit entourant Maroc – Tanzanie en huitième de finale de cette CAN 2025, ce serait l’attente. Porté par un peuple qui rêve de voir son pays s’imposer chez lui, le Maroc aborde cette rencontre avec une pression immense, presque écrasante. Depuis le début du tournoi, les Lions de l’Atlas ont montré des phases de domination impressionnantes, mais aussi des moments de tension qui rappellent que jouer à domicile est un cadeau à double tranchant. Le public pousse, mais il exige ; il porte, mais il juge. La Tanzanie, en face, n’a rien à perdre et tout à prendre. Nation encore en pleine construction, elle incarne le profil exact que redoutent les géants : un outsider sans complexe, dont la motivation seule peut anéantir un plan de jeu. Ce duel, présenté par certains comme déséquilibré, pourrait au contraire s’avérer l’un des plus dangereux du tableau.
Sur le terrain, le Maroc doit répondre à deux questions majeures. Peut-il maintenir le rythme sans s’épuiser mentalement ? Et peut-il gérer une rencontre où l’adversaire attendra patiemment pour frapper sur la moindre erreur ? Sous la direction de Walid Regragui — sélectionneur toujours en poste en 2025 —, le Maroc a développé un football d’intensité, basé sur l’occupation intelligente des couloirs et la projection rapide. Mais cette identité demande une énergie continue. La Tanzanie, elle, n’a pas les mêmes armes techniques, mais elle possède l’un des atouts les plus précieux d’un tournoi : la légèreté psychologique. Elle n’a pas l’obligation de gagner, seulement l’opportunité de créer un choc. Face à une défense marocaine parfois friable lorsqu’elle doit recycler trop de ballons, cet élément peut devenir une arme redoutable.
Enfin, cette rencontre pourrait révéler une vérité qui dépasse même la question sportive : le vrai danger d’un hôte n’est pas l’adversaire, mais lui-même. Si le Maroc parvient à apprivoiser ses émotions, à jouer son football sans se laisser dicter par l’enjeu, il peut marcher sereinement vers les quarts et continuer d’alimenter le rêve d’un sacre continental chez lui, cinquante ans après son unique trophée de 1976. Mais si la Tanzanie trouve la faille, si elle impose le doute dans les premières minutes, alors le match pourrait devenir un cauchemar. Dans cette CAN où la hiérarchie s’effrite, chaque huitième de finale porte un potentiel d’explosion. Celui du Maroc pourrait devenir un scénario national.
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