Il est un nom qui ne laisse personne indifférent. Cheb Khaled, icône absolue du raï et figure culturelle planétaire, a fait une apparition remarquée ce lundi à la sortie de l’hôtel où réside l’équipe nationale d’Algérie au Maroc. Une scène captée par des téléphones, transformée en vidéo virale, devenue en quelques heures un sujet de débat brûlant sur les réseaux algériens. On y voit l’artiste saluer, sourire, échanger quelques mots avec les joueurs et le staff, une visite que certains ont interprétée comme un geste d’amour envers les Fennecs, d’autres comme une intrusion inattendue venant d’un homme qu’ils ne considèrent plus comme faisant partie de la maison Algérie.
Car derrière l’image, se cache une fracture sentimentale. Une partie du public continue d’associer Cheb Khaled à la fierté nationale, au symbole d’une musique qui a fait rayonner l’Algérie aux quatre coins du monde. Pour eux, sa présence aux côtés des joueurs est naturelle, presque logique : là où l’Algérie joue, où son drapeau flotte, il serait normal que ceux qui l’ont portée haut – que ce soit avec un ballon ou un micro – soient présents. D’autres, au contraire, ne lui pardonnent pas son installation au Maroc, ni certaines déclarations perçues comme distantes voire hostiles. Ils estiment qu’il ne représente plus le pays, et que sa présence dans l’environnement de la sélection est déplacée. Les commentaires en ligne sont tranchants, parfois violents, signe d’une émotion toujours vive lorsqu’il s’agit de l’identité culturelle et du sentiment d’appartenance.
Cette polémique, au-delà du cas Cheb Khaled, révèle une vérité plus profonde : l’équipe nationale n’est pas seulement une équipe, mais le miroir des tensions, des rêves, des blessures et des fiertés algériennes. Chaque geste autour d’elle devient symbole. Lorsque l’Algérie joue, ce n’est jamais qu’un match. C’est une affaire de cœur, d’histoire, parfois même de politique. Que Cheb Khaled soit aimé ou rejeté, sa simple apparition a suffi pour montrer à quel point les émotions sont à vif en pleine CAN 2025. À l’heure où les joueurs poursuivent leur quête d’un troisième sacre continental, loin des débats, peut-être faut-il rappeler que ce qui unit un peuple est souvent plus fort que ce qui le divise. Mais cette réalité, ce lundi, n’a pas trouvé d’accord unanime. Preuve que dans le football comme dans la culture, rien n’est jamais simple en Algérie.
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