Algérie – Zidane : Dans les entrailles du stade, là où les caméras s’effacent et où ne restent que les mots bruts, Oussama Benbot a incarné ce que signifie vraiment porter le maillot algérien. En zone mixte, le gardien formé au JS Kabylie – aujourd’hui à l’USM Alger – a livré un discours d’une maturité qui dépasse largement son poste. Pas d’amertume, pas de frustration quant à la hiérarchie mise en place par Vladimir Petkovic, mais une vision de groupe qui rappelle les grandes batailles de la sélection : « La concurrence entre les gardiens de l’Algérie (Zidane, Benbot et Mandrea) est fraternelle et basée sur le respect. Celui qui jouera le match, nous le respectons et nous lui souhaitons bonne chance. » Dans un instant où l’Algérie avance portée par les attentes d’un peuple entier, ces mots résonnent comme un rappel : il n’y a pas de victoire sans union.
Ce tournoi n’est pas seulement une histoire de performances individuelles. Derrière Luca Zidane — titulaire depuis le début de la CAN 2025 et symbole du renouveau technique imposé par Petkovic — il y a des hommes comme Benbot qui acceptent le rôle de l’ombre avec grandeur. Son message a eu l’effet d’un baume, tant pour les supporters que pour les coéquipiers : « Je suis prêt à participer quel que soit mon rôle, l’objectif est de rendre heureux les supporters algériens. » Une phrase qui dit tout, surtout au moment où la sélection nationale s’apprête à disputer la suite de sa campagne, avec l’espoir d’un troisième titre continental. Le poste de gardien, souvent vécu comme une île isolée, devient ici un espace d’égalité où chacun est prêt à entrer, ne serait-ce qu’une seconde, pour défendre le drapeau.
Ce qui frappe surtout, c’est cette notion de groupe fort et solidaire, mise en avant par le portier : « Al Hamdoulillah, nous avons un groupe solidaire et fort. » Cette CAN se déroule au Maroc, mais c’est l’Algérie qui fait entendre sa voix, non seulement dans les gradins, mais dans la profondeur de ses joueurs. Dans un football moderne où l’individualisme prend trop souvent le dessus, Benbot vient rappeler l’essence des Fennecs : une meute, jamais un homme seul. Et alors que la sélection poursuit sa route vers les huitièmes, ce type de discours devient une arme invisible, mais redoutable. Car les titres ne se gagnent pas seulement sur les arrêts ou les gestes, mais dans la conviction intime que chaque joueur, même sur le banc, peut changer l’histoire.
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