Depuis Rabat, l’atmosphère autour de l’équipe d’Algérie a quitté le simple cadre sportif pour devenir une affaire de communion et de résistance collective. Au sortir de la qualification acquise lors des deux premiers matchs, Mehdi Dorval, défenseur polyvalent de l’US Lecce en Serie A, a livré en zone mixte un discours lucide, presque manifeste, sur l’état d’esprit qui anime les Fennecs. « Ça va être un match difficile, car c’est une bonne équipe en face », a-t-il d’abord nuancé, conscient que la CAN n’offre jamais de victoire par avance. Mais très vite, le latéral a replacé l’ambition au centre : « Nous avons une très, très bonne équipe avec de très grands joueurs qui nous ont bien intégrés. Ça fait plaisir d’être qualifiés. Il reste un match, on va essayer de le gagner, c’est important ! » Dorval, réservé mais déterminé, a surtout rappelé que la véritable stature de l’Algérie ne se mesure qu’à sa capacité à confirmer, match après match.
Si la sélection avance sur des bases solides, un nuage plane toutefois au-dessus du groupe : les forfaits annoncés de Samir Chergui et Jaouen Hadjam, encore incertains pour la suite. Dorval, interrogé sur ce dossier sensible, a répondu avec une humilité rare dans un tournoi où les égos s’exposent facilement : « On attend encore les examens pour Jaouen et Samir. Moi, je travaille tous les jours pour me tenir prêt et attendre mon tour, incha’Allah. » Dans une phrase, tout est résumé : la patience, la discipline, la conscience que la CAN se gagne autant dans la gestion des émotions que dans l’exécution tactique. Vladimir Petkovic devra peut-être recomposer sa ligne défensive et trouver l’équilibre juste entre continuité et adaptation, d’autant que le prochain adversaire jouera son avenir dans la compétition. Pour Dorval, l’essentiel n’est pas d’être titulaire, mais d’être utile au moment où l’équipe aura besoin de lui.
Mais c’est son dernier propos, spontané, qui a donné la tonalité émotionnelle de cet échange. « C’est incroyable, on est 11 sur le terrain, mais avec les supporters, ça fait 12. Quand on voit cette ambiance-là, on ne peut que donner 100 % de nous-mêmes et ne jamais rien lâcher. » Le message n’est pas anodin : la multitude algérienne installée au Maroc, venue parfois de plusieurs villes et pays, est devenue acteur du destin de la sélection. Cette CAN ne se joue pas seulement sur la pelouse de Rabat ou de Tanger, mais dans les chants, les drapeaux, les marches et les bras levés de milliers de supporters qui rappellent que le football algérien est, d’abord, une histoire de peuple. À quelques heures du dernier match de groupe, l’équipe sait qu’elle n’a plus le droit à l’économie d’efforts. Il faudra finir le travail, et le faire ensemble.
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