Véritable légende du football marocain, Mustapha Hadji, âgé aujourd’hui de 54 ans, a offert une longue et passionnante interview à Smail Bouabdellah pour sa plateforme Kampo, au cours de laquelle il a partagé plusieurs anecdotes inédites sur sa carrière. Parmi toutes ces histoires, une a particulièrement retenu l’attention : l’idée qu’il aurait pu représenter l’équipe nationale algérienne.
L’ancien Lion de l’Atlas, qui a porté le maillot marocain à 64 reprises entre 1993 et 2002, est revenu sur cette période où une confusion sur son nom a conduit certains responsables à envisager de l’intégrer dans la sélection algérienne. « Oui, c’était parce que mon nom était Hadji. Et il y a beaucoup d’Algériens qui portent ce nom », a-t-il expliqué. À l’époque, alors qu’il évoluait à l’AS Nancy Lorraine, un journaliste l’avait contacté pour lui demander s’il ne souhaitait pas jouer pour l’Algérie, compte tenu de son nom et de ses origines supposées.
Mustapha Hadji raconte comment il a réagi avec humilité et clarté : « J’ai dit ‘oui, bien sûr. J’ai toujours eu mon pays en tête’. Il m’a répondu qu’on allait me contacter pour discuter avec les dirigeants de la sélection algérienne. J’ai alors précisé : ‘Je suis désolé, mais je suis marocain. Je sais que le nom peut induire en erreur, mais je suis marocain.’ » Cette réponse illustre le profond attachement de Hadji à son pays et son sens des convictions personnelles.
Ce qui rend cette anecdote encore plus touchante, c’est l’affection et le respect que l’ancien joueur manifeste envers l’Algérie. « De toute façon, je n’ai grandi qu’avec des Algériens. Ma femme est Kabyle. Elle est d’origine algérienne aussi. Quand on dit Marocain, Tunisien, Algérien, pour moi, il n’y a pas de différence sincèrement », a-t-il ajouté. Ses propos témoignent d’une ouverture d’esprit et d’une vision du Maghreb où les frontières ne sauraient définir les liens humains et culturels.
L’interview de près de deux heures a également permis à Hadji de revenir sur d’autres moments marquants de sa carrière, notamment sa participation à la Coupe du Monde 1998 en France et ses débuts en club, mais c’est bien cette anecdote sur l’Algérie qui a capté l’attention des fans et des médias. Elle met en lumière non seulement la carrière d’un joueur d’exception, mais aussi ses valeurs et son respect du football au-delà des nationalités.
Ainsi, Mustapha Hadji, tout en rappelant sa fidélité au maillot marocain, démontre que le sport peut être un pont entre les peuples, et que le respect et l’amitié dépassent largement les frontières. Ses propos résonnent comme un message d’unité et de tolérance pour le football maghrébin et au-delà.


































