Algérie – France : À Rabat, Hicham Boudaoui vit la Coupe d’Afrique des Nations dans l’euphorie d’un groupe algérien lancé avec ambition, mais une ombre vient soudain assombrir son horizon européen. À plusieurs centaines de kilomètres, sur la Côte d’Azur, l’OGC Nice connaît un séisme : Franck Haise, l’entraîneur à la tête du projet niçois, ne serait plus en poste, après une rupture décidée d’un commun accord avec ses dirigeants. Cette nouvelle est loin d’être anodine pour l’international algérien, car Haise avait fait de Boudaoui un élément clé de son système, l’utilisant notamment dans un rôle hybride entre milieu relayeur et piston droit selon les rencontres. La stabilité d’un projet, la continuité tactique, la confiance d’un coach — tout cela peut se volatiliser en un instant pour un joueur en pleine CAN. Et comme si la nouvelle n’était pas assez brutale, elle tombe au moment où l’Algérie aborde la partie la plus nerveuse de sa compétition.
Dans la coulisse niçoise, des voix s’élèvent déjà pour évoquer le successeur potentiel : Claude Puel. Son nom ne sort pas de nulle part. Il a dirigé l’OGC Nice entre 2012 et 2016 et bénéficie encore d’un certain crédit au sein du club. Mais son style, son exigence, son goût pour la concurrence permanente pourraient bouleverser la hiérarchie actuelle au milieu de terrain. Pour Boudaoui, cette perspective n’est pas forcément rassurante : revenir de sélection sans la garantie de retrouver le même projet, le même rôle, ni même le même statut. Lorsque l’on quitte son club pour défendre un pays, il y a toujours une crainte silencieuse — celle de revenir dans un vestiaire transformé, avec des cartes rebattues. Et c’est le scénario qui semble désormais se dessiner, alors que l’OGC Nice, quatrième de Ligue 1, entre dans une phase délicate de sa saison.
Pour l’Algérien, l’histoire prend une dimension psychologique. En pleine CAN, alors que les attentes autour des Fennecs explosent, Boudaoui doit désormais gérer une double pression : performer pour la sélection et préserver mentalement sa place en club. Ce coup dur rappelle une réalité souvent ignorée du public : les joueurs ne vivent pas la compétition nationale dans une bulle hermétique. Ils restent liés à des contrats, des entraîneurs, des systèmes et des carrières fragiles, où un simple communiqué peut changer une trajectoire. Boudaoui, brillant lors du premier match face au Soudan, doit maintenant faire ce que font les grands joueurs : compartimenter, tenir sa ligne, et protéger son esprit. Mais l’onde de choc venue de Nice est bien réelle, et elle pourrait peser au moment où l’Algérie joue son destin continental.































