Manchester City continue de dérouler son football chirurgical, mais cette fois, un nom a pris toute la lumière. Dans une soirée serrée, disputée sous la pluie de Nottingham, là où les pièges sont nombreux et les certitudes souvent balayées par l’intensité anglaise, c’est un homme en particulier qui a renversé le destin du match : Rayan Cherki. À seulement 22 ans, l’ancien prodige de Lyon a offert à Pep Guardiola une prestation qui a fait trembler les sièges d’Ethiad, avec une passe décisive millimétrée puis un but qui scelle le sort de la rencontre. Deux gestes, deux éclairs, qui rappellent pourquoi Manchester City avait misé 35 millions d’euros sur son profil créatif.
L’après-match a, lui aussi, été marqué par une séquence marquante : Guardiola incapable de cacher son admiration. Souvent avare d’éloges, surtout envers les jeunes joueurs, le Catalan s’est pourtant laissé aller à des mots lourds de sens. « Depuis le premier jour, parfois je lui crie dessus et parfois j’ai envie de l’embrasser », a-t-il lancé avec ce mélange d’humour et de sincérité qui traduit une vérité : Rayan Cherki fait naître de la frustration… parce qu’il a le talent pour être au sommet. Pour Guardiola, le potentiel du milieu offensif n’a pas de plafond. « Il a ce talent incroyable, et je dois lui permettre de s’exprimer », a-t-il ajouté, comme une promesse que City s’apprête à lui ouvrir davantage les portes du onze titulaire.
Cette montée en puissance pose cependant une question centrale : assistons-nous au moment charnière où Cherki devient enfin ce joueur que la France attend depuis ses premiers pas à Lyon ? Manchester garde les pieds sur terre, Pep aussi, mais la dynamique parle d’elle-même : 19 matchs, 5 buts, des gestes décisifs à répétition, et une hiérarchie offensive qui commence à évoluer. L’arrivée d’Antoine Semenyo en janvier pourrait théoriquement lui donner de la concurrence, mais à ce rythme, c’est plutôt l’inverse : il sera difficile de retirer du terrain un joueur qui vient de gagner un match à lui seul dans la plus dure des ligues du monde. Guardiola le sait. Les supporters aussi. Et la Premier League pourrait bien être témoin d’une explosion tardive mais dévastatrice. Le talent, lui, est enfin en train de se transformer en influence.
































