Le Maroc traverse une zone de turbulences inattendue dans cette CAN 2025, où l’exigence publique et le poids d’une compétition organisée à domicile se transforment désormais en pression brûlante. Le nul arraché face au Mali (1-1), lors de la deuxième journée, n’a pas seulement coûté deux points aux Lions de l’Atlas ; il a surtout allumé toutes les alarmes quant à la capacité réelle de cette sélection à assumer son statut de favorite. Habituée ces derniers mois à dominer sur son terrain et à dicter le rythme du jeu, l’équipe de Walid Regragui s’est retrouvée piégée par un adversaire discipliné, capable de lire et casser chaque tentative de construction. Cette rencontre a exposé une équipe qui peine à retrouver la spontanéité offensive et la verticalité qui avaient fait sa force par le passé. Les observateurs comme les supporters l’ont bien noté : le Maroc a perdu sa capacité à surprendre.
Ce nul a surtout ravivé un débat qui couvait depuis plusieurs semaines : le projet Regragui atteint-il ses limites ? Les critiques se multiplient autour d’un style devenu prévisible. Même schéma tactique, mêmes circuits de relance depuis l’arrière, même dépendance aux ailes et aux centres, sans réellement créer de variations dans le tempo. La dynamique offensive n’a pas su rebondir lorsque le Mali a resserré les lignes et bloqué les couloirs, révélant un manque d’options en créativité intérieure au moment clé. Le sélectionneur, déjà pointé du doigt pour ses choix de convocations jugées figées, alimente malgré lui le feu en continuant d’appeler des joueurs en méforme ou convalescents, ce qui, selon plusieurs voix techniques, tue la concurrence interne. Certains noms semblent intouchables, malgré un rendement sur le terrain qui n’est plus à hauteur des attentes.
Sur les réseaux sociaux, les réactions ont pris une dimension spectaculaire. À Rabat comme dans le reste du pays, des supporters et analystes demandent désormais purement et simplement le départ de Regragui, affirmant qu’il a échoué à son « premier vrai test » face à une nation compétitive. Ses défenseurs rappellent que la phase de groupes n’est pas terminée et qu’un huitième de finale reste largement accessible, mais la défiance populaire s’installe. La CAN à domicile ne pardonne pas : l’enthousiasme né après la victoire en ouverture s’est transformé en doute généralisé. Et plus que le résultat, c’est l’impression d’une équipe qui ne progresse plus qui inquiète. Le Maroc, qui visait un titre attendu depuis 1976, devra maintenant livrer un match-référence pour calmer un climat devenu électrique.
































