La victoire face au Soudan a lancé idéalement le parcours de l’équipe nationale dans cette CAN. Trois buts inscrits, un stade en fusion et une entrée en matière réussie sur le plan comptable : tous les ingrédients étaient réunis pour installer une dynamique positive. Pourtant, derrière ce succès flatteur, le staff technique et les observateurs les plus avertis savent que tout n’a pas été parfait. L’expulsion rapide côté soudanais a facilité la tâche de l’équipe d’Algérie et masqué certaines insuffisances qui devront impérativement être corrigées avant le rendez-vous beaucoup plus exigeant contre le Burkina Faso.
Car le prochain adversaire de l’Algérie, à savoir le Burkina Faso, n’a rien de comparable. Sans être étincelants, les Étalons ont su faire preuve de caractère en allant chercher une victoire précieuse face à la Guinée équatoriale grâce à deux buts tardifs. Une équipe solide, disciplinée, athlétiquement impressionnante et dotée d’une vraie expérience internationale. Face à un tel profil, l’Algérie ne pourra pas se permettre les approximations vues lors du premier match, notamment dans l’entrejeu et sur certaines phases défensives. Enchaîner une deuxième victoire serait synonyme de qualification quasi acquise, mais l’exigence devra être bien supérieure.
Le match contre le Soudan a mis en lumière un milieu de terrain en difficulté. Ismaël Bennacer, aligné en sentinelle dans un 4-3-3, n’a pas réellement pesé. Lui-même l’a reconnu après la rencontre, évoquant un retard physique et un début de saison compliqué. Cantonné à un rôle très défensif, souvent excentré pour couvrir le côté gauche, il n’a pas pu exprimer ses qualités naturelles de régulateur du jeu. Boudaoui a tenté de compenser par ses déplacements, mais le manque de fraîcheur de Bennacer est apparu évident. À ses côtés, Chaibi n’a pas davantage convaincu. Positionné milieu gauche, il a semblé perdu, sans connexion réelle avec Aït Nouri ou Amoura. Peu impliqué dans l’animation, imprécis dans ses choix, il a laissé filer plusieurs situations intéressantes.
Ces constats ouvrent naturellement la porte à des changements. Avec un groupe élargi et plusieurs profils disponibles, Vladimir Petkovic dispose de solutions. Abdelli, malgré son absence de la liste finale des 26 pour des raisons administratives, reste un candidat crédible pour renforcer l’entrejeu. Zerrouki, préservé lors du premier match à cause d’une gêne musculaire, pourrait également faire son retour. Son association avec Maza est d’ailleurs sérieusement envisagée afin d’apporter plus d’équilibre et de justesse technique. Dans ce contexte, Chaibi apparaît comme l’un des grands perdants potentiels, tandis que Bennacer pourrait être repositionné plus haut, dans un rôle plus conforme à ses qualités.
Sur le plan défensif, tout n’a pas été rassurant non plus. À gauche, Aït Nouri a livré une prestation en demi-teinte, manquant de tranchant et d’inspiration. L’entrée de Hadjam a immédiatement apporté plus d’intensité et de percussion, relançant le débat sur le titulaire au poste. Selon le système choisi, les options varient : Hadjam en latéral classique ou Aït Nouri en piston dans une défense à trois. Dans l’axe, Mandi et Bensebaïni ont connu quelques flottements avant même l’expulsion adverse, rappelant que la solidité défensive reste un chantier en cours.
Face au Burkina Faso, la bataille se jouera d’abord dans l’impact et la rigueur. Petkovic le sait, et les enseignements tirés du premier match pèseront lourd dans ses choix. Des ajustements semblent inévitables, non pas pour sanctionner, mais pour élever le niveau collectif. L’Algérie a bien démarré, mais le vrai test commence maintenant.
Il est à noter que, 19 matchs ont opposé les deux sélections par le passé. L’Algérie a remporté 7 matchs pour 6 victoires burkinabaises et 6 nuls.































