La sélection nationale d’Algérie aborde son prochain rendez-vous avec un sentiment mêlé de prudence et de confiance retrouvée, symbolisé par le retour progressif mais déterminé de Samir Chergui. Les premières images de l’entraînement effectué sur le terrain n°3 de l’Académie Mohammed VI ont envoyé un signal rassurant, aussi bien au staff technique qu’aux supporters. La séance, principalement dédiée aux joueurs n’ayant pas pris part au match face au Soudan, s’est déroulée dans de bonnes conditions et surtout avec la présence de l’ensemble du groupe. Parmi eux, un visage était particulièrement scruté : celui de Chergui, surnommé en interne le « soldat », tant son engagement et son mental sont appréciés.
Arrivé au Centre technique national le 15 décembre alors qu’il n’avait pas encore totalement récupéré, Samir Chergui a suivi un processus de remise en forme minutieusement encadré. Le staff médical a rapidement pris les choses en main, lui imposant un programme individualisé afin de finaliser son protocole de guérison sans prendre le moindre risque. À son arrivée au Maroc, le 19 décembre au soir, le défenseur n’était pas encore prêt à s’engager pleinement dans la préparation collective du match contre le Soudan. Il a bien participé aux entraînements, mais sans pouvoir exprimer toute son intensité ni assumer son rôle à cent pour cent. Son absence logique de la feuille de match s’est donc imposée d’elle-même, et il a suivi la rencontre depuis les tribunes, aux côtés d’Himed Abdelli.
Le décor a toutefois changé très rapidement. Vingt-quatre heures plus tard, Chergui affichait un tout autre visage. Plus tranchant dans ses appuis, plus engagé dans les duels, il a replongé dans le travail collectif avec l’attitude d’un joueur décidé à se battre pour regagner sa place. Les signaux sont désormais positifs : Chergui est annoncé pleinement opérationnel pour le prochain match, offrant ainsi une option supplémentaire à Vladimir Petkovic au moment de bâtir son onze de départ.
Ce retour tombe à point nommé, car l’Algérie s’apprête à affronter un adversaire d’un tout autre calibre. Le Burkina Faso présente un profil plus expérimenté et plus technique que le Soudan, tout en conservant une solide base athlétique. Plusieurs internationaux burkinabè évoluent dans les grands championnats européens, ce qui renforce la cohésion et la maturité de cette équipe. Comme l’avait justement souligné Patrick Juillard, « le Burkina, ce n’est pas seulement Bertrand Traoré ». C’est un collectif dense, capable de poser de sérieux problèmes à une défense algérienne encore en phase de réglage.
Dans ce contexte, le retour de Chergui ouvre des perspectives tactiques intéressantes. Il n’est pas le seul à postuler, puisque Tougai espère également retrouver du temps de jeu, tout comme Belaïd. Mais Chergui possède un profil particulier, capable d’apporter de la solidité et de l’agressivité dans les moments clés. Si Petkovic choisissait de renforcer son arrière-garde, l’option d’une défense à cinq pourrait refaire surface. Un système avec trois défenseurs centraux — Chergui à droite, Mandi dans l’axe et Bensebaïni à gauche — offrirait davantage d’équilibre et de sécurité.
Ce schéma n’est pas une nouveauté pour le sélectionneur, qui l’a déjà testé, notamment lors du match face au Zimbabwe en Arabie saoudite. S’il a été travaillé, ce n’est sans doute pas par hasard. La confrontation face au Burkina Faso, avec ses similitudes en termes d’intensité et de danger offensif, pourrait constituer le contexte idéal pour un ajustement tactique. Dans ce plan, Samir Chergui apparaît comme une pièce crédible, prête à s’inscrire dans le combat et à répondre présent lorsque l’équipe nationale aura besoin de caractère autant que de discipline.































