La Coupe d’Afrique des Nations 2025, organisée au Maroc, est déjà riche en émotions, en surprises… et en histoires humaines bouleversantes. Parmi elles, celle de Georgi Minoungou mérite une attention particulière. L’ailier burkinabè de 23 ans incarne à lui seul la résilience, le courage et la force mentale qui font la beauté du football africain.
Mercredi dernier, face à la Guinée équatoriale, le Burkina Faso semblait se diriger vers une défaite frustrante. Menés au score, les Étalons peinaient à trouver la faille jusqu’à l’entrée en jeu de Minoungou à la 79e minute, en remplacement de Bertrand Traoré. Dans le temps additionnel, le joueur des Seattle Sounders surgit et inscrit le but de l’égalisation à la 90e+5 minute, relançant complètement son équipe avant le but victorieux. Une action décisive, mais presque banale… si l’on ignorait tout du parcours du joueur.
Car Georgi Minoungou joue avec une particularité rare dans le football professionnel : il a perdu une grande partie de la vision de son œil gauche. En 2023, lors d’un stage de préparation à Marbella avec son club, il contracte une infection grave. Les examens s’enchaînent, les IRM se multiplient, mais le diagnostic reste flou. Le verdict médical est brutal : il pourrait ne plus jamais rejouer au football.
Dans des témoignages poignants accordés à la presse internationale, Minoungou raconte ces moments sombres faits de larmes, de prières et de doutes. Lui qui venait tout juste de décrocher un contrat avec l’équipe première voyait son rêve s’effondrer. Pourtant, il refuse d’abandonner. Il demande du temps, une chance, un sursis pour prouver qu’il peut encore performer malgré ce handicap.
Sa détermination finit par convaincre. Progressivement, il retrouve le terrain, adapte son jeu, réapprend ses repères. « Je me suis habitué à jouer sans mon œil gauche. Aujourd’hui, c’est comme si j’avais deux yeux », confiera-t-il plus tard. Une phrase forte, symbole de son incroyable capacité d’adaptation.
La suite est presque irréelle : Minoungou s’impose avec Seattle, dispute la Coupe du monde des clubs FIFA 2025 et devient un élément clé de la sélection burkinabè. À la CAN, son impact dépasse le simple cadre sportif. Il est devenu un exemple, un message d’espoir pour tous ceux qui doutent.
Ce dimanche, face à l’Algérie de Riyad Mahrez, Georgi Minoungou sera scruté de près. Plus qu’un simple joueur, il représente l’âme combative des Étalons. Et une chose est sûre : malgré une vision altérée, son regard sur le jeu, lui, est d’une clarté exceptionnelle.

































