L’Algérie a entamé sa CAN 2025 avec l’autorité d’une grande nation, en s’imposant 3–0 face au Soudan lors de son entrée en lice. Mais au-delà du score flatteur, c’est surtout le visage affiché par plusieurs individualités qui a retenu l’attention et redonné de la confiance à un public meurtri par deux éliminations au premier tour lors des éditions 2021 et 2024. Cinq joueurs, chacun à leur manière, ont porté la sélection sur leurs épaules et ont envoyé un message clair au continent : l’Algérie n’est pas venue au Maroc pour observer. Dans les cages, Luca Zidane a peut-être signé la prestation la plus charnière de la soirée. Aligné titulaire devant le portier remplaçant, le gardien de Granada CF s’est distingué par un arrêt décisif qui a évité un retour soudanais, mais aussi par son jeu au pied, véritable base du plan de Vladimir Petkovic. À travers sa sérénité et sa lecture des trajectoires, l’héritier Zidanien semble avoir gagné bien plus qu’un match : la confiance d’un pays à la recherche d’un nouveau patron dans sa surface.
L’autre visage majeur de cette rencontre se nomme Ibrahim Maza. Entré au retour des vestiaires, le milieu du Bayer Leverkusen a changé le tempo, injecté de l’intensité dans les transitions et rappelé pourquoi son nom circule déjà dans plusieurs grands clubs européens. Avec son but, il s’inscrit dans la continuité d’une ascension fulgurante, laissant l’impression qu’il pourrait devenir l’un des hommes forts de cette campagne. Non loin de lui, Hicham Boudaoui a livré un match XXL dans l’entrejeu. Le joueur de l’OGC Nice a régné dans les duels, couvert les espaces et fluidifié les sorties de balle avec une propreté technique remarquable. Sa performance confirme qu’il est aujourd’hui l’un des meilleurs milieux algériens en activité, et surtout une pièce indispensable du dispositif de Petkovic. Offensivement, Adil Boulbina a été la bonne surprise. L’attaquant d’Al-Duhail SC, entré pour dynamiter les espaces, a multiplié les appels et les prises d’initiative, offrant une alternative crédible à la pointe de l’attaque lorsque Baghdad Bounedjah semble isolé ou essoufflé. Son entrée est la preuve que la profondeur du banc pourrait devenir l’un des atouts majeurs des Verts.
Enfin, difficile de ne pas conclure avec Riyad Mahrez, toujours présent lorsqu’il s’agit d’écrire des pages d’histoire. Le capitaine, aujourd’hui sous les couleurs d’Al-Ahli SC en Arabie saoudite, a livré un récital offensif, ponctué d’un doublé qui a définitivement scellé le sort du match. Sa justesse, son leadership et sa capacité à hausser le niveau dans les moments décisifs restent intacts malgré les critiques et le changement de championnat. Cette victoire – et surtout les visages qui l’ont construite – permet à l’Algérie d’entrevoir la suite avec sérénité. Le chemin est encore long, mais avec un quintette d’un tel calibre, l’horizon redevient lumineux.

































