Dans le paysage toujours en mouvement du football européen, certains chiffres continuent de surprendre par leur constance. Si l’on s’intéresse au Club Bruges, régulièrement présent en Ligue des Champions, une statistique prend une valeur particulière : les joueurs qui ont le plus marqué contre le club belge. En tête de ce classement, loin devant des noms qui dominent l’actualité mondiale, apparaît… Riyad Mahrez. Avec 6 buts inscrits, l’ailier international algérien devance Kylian Mbappé (5 buts), la machine Erling Haaland (4 buts), ainsi que Wesley Sonck et Mauro Icardi, chacun à 3 buts. Une hiérarchie improbable sur le papier, tant les trajectoires, la notoriété et les contextes diffèrent — mais dont la force réside justement dans son caractère factuel : face à Bruges, nul n’a fait mieux que Mahrez.
Cette domination prend encore plus de relief quand on la replace dans la dynamique actuelle de l’Algérien. Aujourd’hui joueur d’Al-Ahli Saudi FC, Mahrez n’a rien perdu de sa capacité à peser sur les grands rendez-vous. La preuve, elle est venue à Rabat, lors du match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, où il a signé un doublé retentissant face au Soudan, rappelant à tout le continent que son influence ne dépend ni d’un championnat, ni d’un maillot. Il y a chez lui une constance rare : qu’il s’agisse des nuits européennes avec Manchester City – où il a inscrit plusieurs de ses buts contre Bruges – ou d’une CAN où l’enjeu identitaire se mêle à la performance pure, Mahrez reste ce joueur qui sait frapper lorsque le scénario l’exige. Sa signature ne tient pas seulement au geste technique, mais au timing.
Ce classement face au Club Bruges, où il devance Mbappé – aujourd’hui au Real Madrid – ou Haaland, encore buteur en série du Manchester City, n’est pas une anecdote. Il témoigne d’une empreinte laissée au plus haut niveau, dans une compétition où seuls les meilleurs subsistent. Wesley Sonck, l’ancien international belge, ou Mauro Icardi, encore sous les couleurs de Galatasaray SK, illustrent une autre époque ; Mahrez, lui, appartient à deux mondes : celui de la Champions League, qu’il a marquée durablement, et celui du football africain, où il cherche à inscrire une trace définitive. Sa CAN 2025 pourrait être cela : la transition entre un héritage déjà établi et une dernière affirmation. Quoi qu’il arrive, il aura déjà gravé une vérité statistique incontestable : face à Bruges, il reste le patron.
































