À mesure que la Coupe d’Afrique des nations (CAN) s’inscrit dans le temps long, elle façonne une mémoire faite de visages, de gestes et de fidélité. Dans cette histoire, deux noms dominent un classement aussi discret que symbolique : Rigobert Song et André Ayew, co-détenteurs du record du plus grand nombre de matchs disputés en phase finale de la CAN, avec 36 apparitions chacun. Un chiffre qui dépasse la simple statistique et raconte une longévité exceptionnelle au plus haut niveau africain. Song, capitaine emblématique du Cameroun, a traversé huit éditions entre 1996 et 2010, incarnant une génération de Lions indomptables marquée par la constance et le leadership. Ayew, lui, a grandi sous les projecteurs du tournoi continental, découvrant la CAN à domicile en 2008 avant d’enchaîner presque toutes les éditions suivantes, devenant l’un des visages les plus familiers du football africain moderne.
Derrière ce duo, d’autres figures majeures confirment que la CAN récompense la durabilité autant que l’éclat. Ahmed Hassan, monument du football égyptien, arrive en deuxième position avec 32 matchs, reflet d’une époque où l’Égypte régnait sur le continent. Asamoah Gyan et Geremi Njitap suivent avec 31 rencontres, symboles de sélections capables de s’installer durablement dans le dernier carré. À travers eux, c’est une autre lecture de la grandeur qui s’impose : celle de joueurs capables d’enchaîner les campagnes sans perdre leur influence, dans des compétitions où la pression, la fatigue et les contextes politiques ou sportifs pèsent lourd. La CAN, plus que tout autre tournoi, met à l’épreuve la capacité d’un joueur à durer, à se réinventer et à rester indispensable malgré le renouvellement des générations.
La suite du classement prolonge cette idée de constance. Seydou Keita, Yaya Touré, Joseph Yobo, Youssef Msakni ou encore Samuel Eto’o, tous à 29 matchs ou plus, rappellent que l’excellence africaine s’inscrit souvent dans la durée. À l’heure où chaque nouvelle édition voit émerger de nouveaux talents, ces records servent de repères : ils montrent que la CAN n’est pas seulement un tournoi de révélations, mais aussi une scène où s’écrit la carrière entière de certains joueurs. Dans un football de plus en plus rythmé par l’instantané, ces chiffres racontent une autre histoire : celle de la fidélité à un maillot, de la résistance au temps et de la capacité à rester au sommet, année après année, sur les pelouses africaines.
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