Le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations marque un moment charnière pour l’Algérie et pour Vladimir Petkovic, qui s’apprête à diriger les Verts pour la première fois dans ce rendez-vous continental si particulier. Arrivé à la tête de la sélection en mars 2024, le technicien suisse a rapidement imprimé sa marque, réinstallant une dynamique positive après une période de turbulences. Cette CAN 2025 représente bien plus qu’une simple compétition : elle doit permettre d’effacer les cicatrices des deux dernières éditions et de repositionner l’Algérie à la place qu’elle estime être la sienne. Engagés dans un groupe où figurent le Soudan, le Burkina Faso et la Guinée équatoriale, les coéquipiers de Riyad Mahrez abordent la phase initiale avec un statut de favori, mais aussi avec l’obligation de confirmer sur le terrain.
Les chiffres plaident en faveur de Petkovic. En dix-sept rencontres dirigées, l’Algérie a remporté douze victoires, concédé trois nuls et subi seulement deux défaites, face à des adversaires solides. Cette régularité a permis aux Verts de retrouver une crédibilité internationale et de valider des objectifs majeurs, notamment une qualification mondiale longtemps attendue. Pourtant, la CAN impose des codes différents. Les matchs à élimination directe, l’intensité émotionnelle et la gestion de la pression populaire constituent un environnement inédit pour un entraîneur qui découvre le football africain en tournoi fermé. Conscient de ces paramètres, Petkovic a fixé un objectif mesuré, assumant publiquement la nécessité de franchir d’abord la phase de groupes. Une approche prudente, parfois jugée trop modeste, mais qui traduit une volonté de bâtir sans brûler les étapes.
Au-delà de l’instant présent, cette CAN place Petkovic face à l’histoire. L’Algérie n’a jamais remporté la compétition sous la direction d’un sélectionneur étranger, ses deux sacres ayant été conquis par des techniciens nationaux. En s’engageant dans ce tournoi, le sélectionneur suisse sait qu’un parcours abouti pourrait le faire entrer dans une catégorie à part. Mais il sait aussi que le contexte africain ne pardonne ni l’approximation ni l’arrogance. L’effectif algérien dispose de talents confirmés et d’une profondeur appréciable, mais la conquête d’une troisième étoile exigera bien plus que des statistiques rassurantes. Elle demandera une lecture fine des matchs, une adaptation constante et une gestion humaine irréprochable. À l’heure où la Coupe d’Afrique des nations 2025 débute, l’Algérie avance avec ambition, mais surtout avec un entraîneur désormais placé devant le défi le plus révélateur de sa carrière.
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