Le retour d’Amine Gouiri sur les terrains se dessine avec prudence, presque à contre-courant de l’impatience habituelle qui entoure les joueurs de son calibre. Opéré de l’épaule le 20 octobre, l’international algérien a repris l’entraînement collectif au milieu de la semaine dernière, mais refuse toute précipitation. Un choix assumé, mûrement réfléchi, qui en dit long sur la maturité acquise par le joueur. À ce stade de la saison, la tentation d’accélérer le processus existe toujours, surtout lorsque les échéances médiatiques approchent. Pourtant, Gouiri privilégie une récupération complète, conscient que la moindre rechute pourrait compromettre l’ensemble de son exercice sportif et, au-delà, ses ambitions à moyen terme.
Cette position pourrait l’amener à renoncer à une reprise officielle pourtant très exposée, à l’occasion du Trophée des Champions face au Paris Saint-Germain, programmé début janvier au Koweït. Sur le plan symbolique, le rendez-vous est fort. Sur le plan sportif, il reste secondaire au regard des risques encourus. L’épaule, articulation complexe et sollicitée dans chaque duel, nécessite un temps de cicatrisation prolongé avant toute réintégration en compétition. Gouiri le sait, tout comme le staff médical de l’Olympique de Marseille, qui soutient pleinement cette approche conservatrice. L’objectif n’est pas de forcer un retour spectaculaire, mais d’assurer une continuité physique fiable sur la durée, condition indispensable à la régularité de ses performances.
Dans un football moderne obsédé par l’instantanéité, cette gestion mesurée tranche avec les habitudes. Elle traduit aussi un changement de paradigme chez les joueurs de haut niveau, de plus en plus attentifs à la prévention et à la longévité. Pour Gouiri, l’enjeu dépasse largement une date de reprise. Il s’agit de retrouver l’intégralité de ses sensations, de renouer avec son jeu sans retenue, et d’éviter ce cercle vicieux des blessures à répétition. À Marseille, la patience est de mise. Le club sait que le rendement d’un joueur comme lui se juge sur une saison complète, pas sur une apparition précipitée. En choisissant d’écouter son corps plutôt que le calendrier, Gouiri envoie un message clair : la priorité reste la stabilité physique, condition essentielle pour répondre aux exigences du très haut niveau et aux attentes qui entourent son statut.
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