À deux jours à peine du coup d’envoi, la Coupe d’Afrique des Nations 2025 aborde son entrée en scène dans une atmosphère lourde, presque étouffante, comme rarement dans l’histoire récente de la compétition. Ce qui devait être une célébration du football africain se retrouve déjà cerné par une succession de polémiques, de dossiers sensibles et de tensions extra-sportives qui fragilisent l’image de l’événement avant même le premier coup de sifflet. Entre décisions controversées, conflits institutionnels et pressions politiques, cette 35e édition organisée au Maroc s’avance sous un projecteur impitoyable, où chaque détail est scruté, amplifié, parfois instrumentalisé. L’impression dominante est celle d’une CAN qui démarre avec un handicap symbolique, contrainte de composer avec des crises qui dépassent largement le rectangle vert.
Parmi les dossiers les plus commentés, certaines décisions fédérales ont provoqué de véritables secousses. L’éviction d’un cadre ivoirien, officiellement pour des raisons sportives mais perçue par beaucoup comme une conséquence indirecte d’un épisode médiatique jugé sensible, a ouvert un débat sur la liberté d’expression et l’influence du contexte politique sur les choix sportifs. Ailleurs, le Cameroun arrive au tournoi dans une instabilité technique manifeste, conséquence d’un énième bras de fer institutionnel qui a laissé des traces profondes dans la préparation. Le Nigeria, de son côté, a jeté un pavé dans la mare en contestant la participation d’un adversaire, alimentant un climat de suspicion juridique au pire moment. À cela s’ajoute la colère diffuse des sélections privées trop longtemps de leurs joueurs évoluant en Europe, contraintes de boucler leur préparation dans l’urgence, au nom d’un calendrier dicté par d’autres intérêts.
Comme si cela ne suffisait pas, des affaires périphériques viennent accentuer le malaise général. Des accusations graves visant un sélectionneur, des incertitudes persistantes autour des droits de diffusion pouvant priver une partie du continent de l’événement, ou encore les débats internes qui agitent même le pays hôte, témoignent d’un malaise structurel plus profond. En toile de fond, les tensions régionales et politiques, notamment entre certaines nations du Maghreb, imposent une vigilance sécuritaire accrue et rappellent combien le football africain reste parfois prisonnier de contextes qui le dépassent. Cette CAN 2025 devra donc prouver, sur le terrain, sa capacité à reprendre le contrôle de son récit. Plus que jamais, le jeu devra parler plus fort que le bruit.
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