En Algérie, la diversité des origines des joueurs pose également un défi linguistique, mais la stratégie adoptée diffère de celle du Maroc. Depuis février 2024, Vladimir Petkovic entraîne les Fennecs et s’appuie sur le français comme principal vecteur de communication avec ses joueurs. Né en Bosnie-Herzégovine et naturalisé suisse, le sélectionneur ne parle pas l’arabe algérien, tout comme plusieurs membres de son staff, d’origine italienne ou européenne. Pourtant, l’équipe s’adapte parfaitement à ce mode de communication.
La quasi-totalité de l’effectif comprend et parle le français, ce qui permet à Petkovic de donner des instructions détaillées, d’organiser les entraînements et de transmettre sa vision tactique sans ambiguïté. “Petkovic parle en français avec ses joueurs. La quasi-totalité de l’effectif le comprend”, explique Samir Djabali, spécialiste du football algérien. Cette situation a simplifié la gestion du groupe et permis une adaptation rapide, malgré les différences culturelles et linguistiques des joueurs.
Cependant, les Fennecs ne se limitent pas au français. Entre eux, ils mélangent souvent l’arabe algérien et le français dans une même phrase, et certains, comme Ibrahim Maza, ajoutent même des mots d’anglais issus de leur parcours à l’étranger. Cette flexibilité linguistique reflète la réalité multiculturelle du vestiaire et permet à chaque joueur de s’exprimer naturellement. Dans les couloirs, le dialecte algérien domine, soutenu par le personnel majoritairement arabophone. Les communications officielles de la fédération sont également en arabe, traduites ensuite en anglais pour les réseaux internationaux.
Cette approche a plusieurs avantages. Elle permet à Petkovic de centraliser les instructions dans une langue qu’il maîtrise parfaitement tout en laissant aux joueurs la liberté de converser dans le dialecte ou la langue qui leur convient. Cela favorise la cohésion, réduit les risques de malentendus et crée un environnement inclusif malgré la diversité.
Ainsi, contrairement au Maroc où le mélange linguistique est utilisé activement par le sélectionneur pour s’adresser aux médias et au vestiaire, l’Algérie a choisi un modèle plus centralisé autour du français, mais reste flexible dans les échanges internes. Cette approche pourrait bien s’avérer déterminante lors de la CAN 2025, où la clarté des consignes et la cohésion du groupe seront des facteurs clés pour le succès des Fennecs.

































