À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations 2025 au Maroc, une question revient avec insistance dans les discussions des passionnés de football algérien : les supporters des Verts feront-ils le déplacement au Maroc pour soutenir leur équipe nationale ? Si l’enjeu sportif suscite enthousiasme et espoir, la réalité logistique et politique semble, elle, refroidir de nombreux candidats au voyage.
Traditionnellement, les supporters algériens sont réputés pour leur ferveur et leur présence massive lors des grands rendez-vous continentaux. De l’Égypte en 2019 au Cameroun lors des éditions précédentes, les tribunes ont souvent vibré au rythme des chants des Verts. Pourtant, à l’approche de cette 35ᵉ édition de la CAN, organisée dans un pays voisin, les signaux sont paradoxalement peu encourageants.
Les témoignages recueillis auprès des agences de voyages à travers le pays convergent vers un même constat : la demande est en net recul. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, la détérioration des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc a entraîné une série de contraintes administratives, notamment en matière de visas. De nombreux supporters affirment s’être vu refuser la délivrance du visa électronique, sans justification claire, ce qui a découragé plus d’un passionné.
À cela s’ajoute la question du coût. En raison de la fermeture de l’espace aérien entre les deux pays, les trajets doivent transiter par la Tunisie, ce qui fait exploser les prix. Pour certains supporters, le billet d’avion peut dépasser les 120 000 dinars, sans compter l’hébergement et les autres frais sur place. Un budget difficilement accessible pour une grande partie des fans.
Les agences de voyages, elles-mêmes, se retrouvent limitées dans leurs capacités d’organisation. Les partenariats avec leurs homologues marocaines sont quasiment à l’arrêt, et les délais serrés rendent la mise en place de voyages groupés risquée. Résultat : peu d’offres structurées et une grande incertitude pour les supporters.
Dans ce contexte, certains observateurs s’interrogent sur l’impact de cette faible présence dans les tribunes. Le soutien populaire a toujours été l’une des forces majeures de la sélection algérienne, capable de transcender les joueurs dans les moments clés. L’absence d’un public nombreux pourrait peser, même si les hommes de Vladimir Petkovic ont montré une progression notable ces derniers mois.
Heureusement, l’espoir d’un soutien algérien ne disparaît pas totalement. La diaspora algérienne en Europe pourrait jouer un rôle déterminant. Grâce aux nombreuses liaisons aériennes entre les grandes capitales européennes et le Maroc, les supporters établis en France, en Espagne, en Belgique ou en Italie pourraient garnir les tribunes et apporter leur voix aux coéquipiers de Riyad Mahrez.
À l’approche du premier match face au Soudan, une chose est certaine : même loin des stades ou derrière les écrans, le cœur des supporters algériens battra au rythme de cette CAN, dans l’attente d’un nouveau chapitre glorieux de l’histoire des Verts.
































