Dans un football souvent dominé par les académies européennes et les circuits de formation mondialisés, l’Algérie rappelle parfois que son propre vivier peut produire des talents capables de changer le cours d’un match à eux seuls. La démonstration la plus éclatante est venue de Redouane Berkane et d’Adil Boulbina, tous deux âgés de 22 ans, formés intégralement en Algérie, et devenus les symboles les plus éclatants de la soirée historique face au Bahreïn. À eux deux, ils ont dynamité la rencontre, signé trois buts, provoqué un penalty et offert une copie offensive d’une maturité étonnante pour leur jeune âge. On attendait une réaction forte après le nul frustrant contre le Soudan ; ils ont incarné bien plus que cela : l’expression parfaite du potentiel local lorsqu’il est valorisé et mis dans les bonnes conditions.
La connexion entre Berkane et Boulbina a rapidement pris une dimension presque télépathique. Le premier but résume à lui seul la confiance affichée par l’attaquant algérien, qui ouvre le score dans un geste de buteur pur. Le second arrive dans la foulée : Boulbina conclut un mouvement préparé par Berkane, confirmant que les deux joueurs possèdent une complémentarité rare, construite au fil des années dans les championnats nationaux. Puis vient l’action qui déclenche la frappe du troisième but : Berkane, encore lui, se faufile dans la surface, provoque un penalty et offre à l’Algérie l’avantage psychologique indispensable pour prendre le large. Comme si cela ne suffisait pas, les deux hommes poursuivent leur récital : Berkane marque encore, sur un service parfait de Boulbina, avant que ce dernier ne clôture le festival algérien. Cinq buts marqués, quatre auxquels ils participent directement, un message limpide : la formation algérienne peut produire des profils capables de dominer un match international.
Ce match contre le Bahreïn n’est pas seulement un carton qui relance l’Algérie A’ dans la Coupe Arabe ; c’est une validation symbolique du travail effectué dans les clubs algériens. Berkane et Boulbina ne sont pas des exceptions isolées, mais les représentants d’une génération qui n’a plus peur de briller et qui, surtout, prouve que le talent local peut rivaliser avec les standards imposés sur la scène régionale. Leur performance envoie aussi un signal fort au sélectionneur Vladimir Petkovic : l’équipe nationale A, en quête de profils percutants et instinctifs, pourrait bien trouver ses futures solutions dans ce noyau A’. La dynamique, l’énergie, l’efficacité et la compréhension mutuelle démontrées par les deux jeunes joueurs ont rappelé que l’Algérie possède encore des ressources inexploitées. Si le futur appartient à ceux qui osent, Berkane et Boulbina viennent de frapper à la porte avec une force que personne ne pourra ignorer très longtemps.

































