La scène a fait le tour des réseaux sociaux et a réveillé l’attention des observateurs du football international. Walid Regragui, sélectionneur du Maroc et figure respectée depuis l’épopée des Lions de l’Atlas au Qatar, a une nouvelle fois montré son franc-parler en s’adressant directement à Philippe Diallo, président de la Fédération française de football. Dans un ton à la fois amical et admiratif, Regragui a déclaré : « Vous avez là un super coach. Vous vous en rendrez compte plus tard. Enfin, je n’espère pas, mais bon, vous avez le top. » Un compliment rare, spontané et loin de la diplomatie habituelle entre entraîneurs. Il aura ainsi mis les batons dans les roues à Zidane qui est en lice pour le poste de sélectionneur de l’EDF.
Cette sortie a immédiatement été commentée, notamment en France où la figure de Didier Deschamps, bien qu’installée depuis plus d’une décennie à la tête des Bleus, continue de diviser une partie du public. Pourtant, à l’étranger, le regard porté sur le sélectionneur français est souvent plus unanime, plus respectueux, et les propos de Regragui en sont une nouvelle illustration. Pour les techniciens internationaux, réussir à maintenir un niveau de performance élevé pendant autant d’années, à travers différentes générations, est un exploit que peu ont accompli.
Deschamps, toujours prompt à répondre avec humour et recul, a accueilli cette déclaration avec le sourire. « Je vous jure que je ne l’ai pas payé », a-t-il lancé, fidèle à son style décontracté lorsqu’il s’agit d’évoquer sa propre personne. Ce type de réaction dit quelque chose du personnage : sûr de lui sans être arrogant, conscient de la critique sans jamais s’y attarder, préférant laisser les résultats parler à sa place.
L’échange met aussi en lumière la complexité du métier d’entraîneur international, où la pression médiatique et les attentes nationales sont permanentes. Regragui, comme Deschamps, sait ce que représente une telle exposition. Lui-même a vécu un basculement de statut en quelques semaines lors de la dernière Coupe du monde, passant du rôle de challenger à celui de modèle. Sa parole porte donc un poids particulier lorsqu’il s’agit d’évaluer le travail d’un collègue.
Il est rare aujourd’hui dans le football de voir un entraîneur complimenter publiquement un autre sélectionneur sans arrière-pensée, sans stratégie de communication, simplement avec sincérité. C’est pourtant ce qui transparaît dans les mots de Regragui. Le Marocain, réputé pour sa lucidité, sait reconnaître la qualité lorsqu’il la voit, et son message à la FFF est clair : ne tenez pas Deschamps pour acquis. Il le dit presque à regret, comme s’il souhaitait que ce constat n’arrive pas trop vite, mais avec une admiration évidente.
L’épisode rappelle que, derrière les rivalités sportives, existe un profond respect entre ceux qui exercent la même fonction, partagent les mêmes responsabilités et font face aux mêmes tempêtes. Une parole simple, mais forte, qui résonne bien au-delà du moment où elle a été prononcée.


































