Difficile d’ignorer la question tant elle traverse les discussions depuis la fin du match entre l’Algérie et le Soudan (0-0) en ouverture de la Coupe arabe 2025 : pourquoi Madjid Bougherra a-t-il décidé de titulariser Yassine Benzia plutôt que Yacine Brahimi, pourtant auteur d’un début de saison nettement supérieur ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 6 buts, 10 passes décisives et 16 contributions directes en 13 matchs, Brahimi réalise l’un de ses meilleurs exercices depuis son arrivée au Qatar. À 34 ans, il reste un maître dans l’art de déverrouiller un bloc bas, précisément ce qui a manqué aux Verts face à un Soudan regroupé et opportuniste. Pourtant, Bougherra a choisi de miser sur Benzia, capitaine d’un soir, mais seulement auteur d’un but en dix rencontres cette saison.
Brahimi plus décisif, mais Benzia plus “utile” ? Le pari tactique assumé
Si la décision peut surprendre, elle s’inscrit dans un raisonnement assumé par le sélectionneur. Bougherra cherche avant tout un meneur capable d’assurer le lien entre les milieux récupérateurs et les ailiers explosifs comme Ounas ou Boulbina. Dans ce registre, Benzia offre — selon le staff — une discipline tactique supérieure et une capacité à se sacrifier entre les lignes. Brahimi, plus créatif, plus imprévisible, peut parfois ralentir le jeu là où Bougherra veut un football vertical, rapide, basé sur la transition. Le plan aurait peut-être fonctionné si l’expulsion d’Adam Ounas à la 45e minute n’avait pas bouleversé tous les équilibres, contraignant l’Algérie à jouer en infériorité numérique toute la seconde période. Dans un contexte aussi fermé, l’absence de Brahimi a pris une dimension encore plus visible : sans son génie dans les petits espaces, la dernière passe a manqué cruellement.
Le débat n’en finit plus d’enfler, d’autant que l’Algérie, tenante du titre, n’a plus beaucoup de temps pour ajuster son animation offensive. Bougherra, lui, reste persuadé qu’il dispose de deux profils complémentaires et qu’il faudra gérer les temps forts de la compétition. Mais une chose est sûre : avec ses stats affolantes cette saison, Brahimi frappe à la porte du onze. Et après ce premier match verrouillé, sa créativité ressemble déjà à une nécessité plus qu’à une option.
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