À seulement 19 ans, Kaylia Nemour fait preuve d’une maturité impressionnante. Championne olympique aux barres asymétriques et récemment championne du monde, elle prend la parole pour dénoncer les violences psychologiques et physiques subies dans sa carrière, révélées dans son ouvrage L’ombre de l’or. Ses anciens entraîneurs, Marc et Gina Chirilcenco, sont au centre de ces accusations.
Dans les colonnes du Parisien, Nemour raconte des années d’entraînements intensifs et de pression constante : « Tous les jours, sans exception, jusqu’à épuisement. » Selon elle, les violences allaient au-delà du cadre physique : humiliations, punitions et pressions psychologiques étaient le quotidien des gymnastes sous la supervision du couple Chirilcenco. Elle explique comment elle était contrainte de revenir s’excuser après avoir été envoyée aux vestiaires pour des erreurs mineures, agissant « tel un robot » sous l’effet de cette emprise.
Les violences physiques étaient également fréquentes, avec des « rouleaux balancés » comme sanction. Nemour avoue avoir longtemps cru que ces méthodes étaient normales, assimilant ces pratiques à la rigueur nécessaire dans la gymnastique de haut niveau. Aujourd’hui, elle réalise que la réussite sportive peut se construire dans un environnement respectueux et non traumatisant.
Déjà en juillet, la jeune gymnaste avait abordé le sujet : « On était tous sous emprise, filles et parents. Quand tu es là-bas, tu ne sais pas, tu ne vois pas… Et comme on n’a vécu que ça, cela nous semble normal », avait-elle déclaré. Son livre approfondit ces révélations et sert également de témoignage pour sensibiliser sur la maltraitance dans le sport de haut niveau.
Face à ces accusations, les Chirilcenco ont réfuté tout acte de maltraitance, évoquant un « problème de ressenti » et affirmant que l’exigence n’était pas synonyme de violences.
Le témoignage de Kaylia Nemour met en lumière une réalité souvent invisible : les souffrances endurées par les athlètes derrière leurs performances. Il montre aussi l’importance d’un encadrement responsable, où la santé mentale et physique des sportifs prime sur la pression à la performance. À travers son récit, Nemour espère inspirer une gymnastique plus juste, où excellence et respect coexistent.



































