Le match nul de l’équipe d’Algérie A’ contre le Soudan a laissé un goût d’inachevé, entre l’expulsion d’Ounas dès les premières minutes et une rencontre où les Verts auraient pu espérer mieux. Pourtant, au milieu de ce contexte tendu, un joueur a brillé plus que tous les autres : Victor Lekhal, 31 ans, qui a livré une prestation majuscule. À tel point qu’il a été sélectionné dans l’équipe type de la journée de la Coupe Arabe.
Ce retour en lumière était inattendu. Lekhal, formé au Havre, ne s’était plus vraiment montré au premier plan depuis son court passage en sélection en 2019. Après des années marquées par des blessures et un manque de constance, il évolue désormais au Koweït, loin des projecteurs européens. Mais face au Soudan, il a rappelé que le talent ne disparaît jamais totalement. Il attend parfois l’occasion parfaite pour resurgir.
Au cœur du jeu, Lekhal a régné en maître. Son activité a été tout simplement impressionnante : omniprésent dans la récupération, solide dans les duels, intelligent dans ses déplacements. Il a été le point d’équilibre de l’équipe, compensant les espaces, couvrant les montées et relançant proprement. Malgré un moment de frayeur sur un contact litigieux dans la surface, il a conservé une lucidité exemplaire.
Ses chiffres témoignent de son influence : 93 % de duels gagnés, ce qui est exceptionnel pour un milieu défensif, et 84 % de passes réussies, souvent orientées vers l’avant. Il ne s’est pas contenté de jouer simple : il a accéléré le jeu, cassé les lignes, et apporté de la verticalité. Sa connexion avec Boulbina a été particulièrement intéressante, notamment sur cette récupération de la tête qui a lancé une contre-attaque dangereuse.
Ce n’est pas la première fois que Lekhal montre ce visage. Lors du dernier amical contre l’Égypte, il avait déjà convaincu qu’il pouvait être une alternative sérieuse à Houssem Mrezigue. Mais cette fois, il a franchi un cap. Il s’est imposé comme un potentiel titulaire, capable de tenir seul le milieu, d’organiser les transitions et de sécuriser l’équipe.
À 31 ans, l’histoire pourrait sembler écrite. Mais ce match prouve que Lekhal a encore beaucoup à apporter. On peut même se demander si sa carrière, faite de passages en Ligue 2 et d’aventures au Qatar puis au Koweït, n’aurait pas mérité une trajectoire plus prestigieuse. Une chose est sûre : sa performance face au Soudan relance complètement son statut au sein de l’équipe A’. Et elle rappelle qu’en football, l’expérience et la détermination peuvent parfois remodeler un destin.



































