Rafik Guitane est à un tournant décisif de sa carrière. À 26 ans, le milieu offensif polyvalent réalise une belle saison avec Estoril au Portugal, mais son regard est déjà tourné vers des horizons plus grands : l’équipe d’Algérie et, surtout, la Coupe du monde. Convoqué pour la première fois avec les Fennecs à l’occasion de la Coupe Arabe, il voit cette compétition comme une première étape vers ses ambitions internationales.
« Je trouve qu’on a une super équipe pour la gagner, déjà. Ensuite, personnellement, je suis super content de la faire. C’est quelque chose qui me tenait à cœur, de représenter mon pays. Que ce soit pour la Coupe Arabe ou la CAN, c’était dans mes objectifs », confie-t-il. Pour Rafik, chaque match est une opportunité de montrer son talent et de prouver qu’il mérite une place dans l’équipe A. « La réalité, c’est que c’est un objectif. La compétition peut m’aider, mais il y a aussi les performances en club qui vont beaucoup apporter. Franchement, c’est un objectif à court terme. »
L’international algérien mesure l’importance de côtoyer des joueurs expérimentés comme Islam Slimani, Yacine Brahimi ou Adam Ounas. « Ce sont des légendes de l’Algérie, c’est un plaisir d’être avec eux. Slimani, le meilleur buteur de l’histoire de l’Algérie. Brahimi, on a grandi avec ses dribbles. Adam Ounas et Yassine Benzia, c’était de très bons joueurs. On les regardait à la télé quand on était plus jeunes », explique-t-il.
Si la Coupe Arabe est un objectif immédiat, Rafik ne cache pas son ambition de représenter l’Algérie lors des plus grands rendez-vous internationaux. « La Coupe du monde ? C’est un objectif d’y être. Je sais que ça va être un long chemin, mais si on n’y croit pas, qui va croire à notre place ? Il faut que je continue à performer en club pour y arriver. » Pour lui, la route vers la Coupe du monde passe par une combinaison de performances en club et d’implication avec la sélection : « Personnellement, je pense que j’ai la qualité pour atteindre l’équipe d’Algérie A. Après, il faut montrer sur le terrain, il faut travailler. »
Rafik Guitane est également conscient de l’importance de la visibilité. S’il ne ferme pas la porte à un retour en France ou à un transfert vers un club plus huppé, il reste concentré sur sa saison avec Estoril. « Plus tu performes dans un meilleur club, plus tu as de chance d’être appelé en sélection. C’est ce qui est logique pour toutes les sélections. » Il rappelle que la performance prime avant tout, peu importe le championnat ou le club.
Attaché à ses racines, Rafik a choisi l’Algérie naturellement, et non par opportunisme. « Il faut savoir que tous les ans, je vais en Algérie. J’ai grandi en France, mais je me suis toujours senti algérien. Dès que ça m’a appelé, je n’ai pas hésité une seconde. » Et face aux critiques sur les joueurs binationaux, il précise : « Je me sens Algérien à 100 %. Si demain, cette question est posée, j’avais les deux choix, je n’aurais pas hésité non plus. »
Malgré les blessures qui ont marqué sa carrière et les moments difficiles, Rafik a su rebondir. « Des fois, je me dis qu’il y en a qui, juste avec un ligament croisé, ne sont jamais revenus. Pourtant, c’étaient des talents bien supérieurs à moi. Je remercie Dieu de pouvoir être là et d’être compétitif avec Estoril. Je n’ai jamais lâché même si j’aurais aimé en avoir plus. »
Aujourd’hui, Rafik Guitane ne se fixe aucune limite. La Coupe Arabe représente la première étape d’un parcours qu’il espère prolonger jusqu’au Mondial. « Déjà, gagner la Coupe Arabe, ça serait magnifique. Continuer de performer en club, de montrer encore plus mes qualités et montrer de quoi je suis capable. Et pourquoi pas à l’avenir jouer dans un club plus huppé. »
Avec sa détermination, son attachement à l’Algérie et sa volonté de franchir chaque palier, Rafik Guitane se place comme un joueur à suivre de près dans les prochains mois. Son rêve de Coupe du monde n’est pas un simple objectif : c’est une quête qu’il entend concrétiser, pas à pas.



































