Dans une récente déclaration, le célèbre commentateur sportif Hafid Derradji est revenu sur un épisode marquant de l’histoire du football algérien : le limogeage de Rabah Madjer à la tête de l’équipe nationale. Derradji, qui occupait alors le rôle de porte-parole de la Fédération algérienne de football (FAF) et responsable de la cellule de communication, a livré des détails inédits sur les raisons qui ont conduit à cette décision.
Selon lui, tout a commencé lors d’un match amical disputé contre la Belgique, soldé par un nul (0-0). À cette occasion, le quotidien belge Le Soir aurait publié une interview attribuée à Rabah Madjer. Dans ce prétendu entretien, l’ancien entraîneur aurait qualifié les membres de la FAF « d’ignorants », une déclaration qui a provoqué la colère du président de la fédération, Mohamed Raouraoua. Madjer, de son côté, a nié avoir accordé cette interview.
Derradji explique que Raouraoua l’a immédiatement contacté pour lui montrer l’article incriminé. Il lui a conseillé de ne pas réagir sur-le-champ afin de ne pas perturber la rencontre contre la Belgique. De retour en Algérie, Raouraoua a demandé à Madjer de publier un démenti dans le même journal qui avait diffusé l’entretien. Or, Madjer s’est limité à un démenti dans la presse algérienne, refusant de répondre directement au Soir. Ce refus a accentué la tension entre les deux hommes.
Le journal belge, conscient de la polémique, a même adressé une lettre d’excuses à Madjer pour les désagréments causés. Malgré cela, la crise a perduré pendant une semaine, Derradji jouant le rôle de médiateur entre le sélectionneur et le président de la FAF. Il affirme avoir conseillé à Madjer de reconnaître l’entretien et de présenter des excuses, ce qui aurait pu lui éviter l’éviction. Mais Madjer est resté ferme dans sa position, niant catégoriquement avoir parlé au journal.
Le lendemain, Raouraoua convoqua Madjer dans son bureau. La discussion fut brève : le président lui demanda une nouvelle fois de publier un démenti officiel dans Le Soir. Madjer refusa catégoriquement. Face à cette obstination, Raouraoua prononça la sentence : « À partir de maintenant, tu n’es plus l’entraîneur de l’équipe nationale. »
Cet épisode illustre les tensions internes qui peuvent fragiliser la gestion du football algérien. Au-delà des résultats sportifs, la communication et la relation de confiance entre les dirigeants et le staff technique jouent un rôle crucial. Le cas Madjer démontre qu’un différend médiatique, mal géré, peut suffire à mettre fin à une collaboration au sommet du football national.


































