La sélection algérienne A’ s’apprête à entrer dans la Coupe arabe 2025 avec un parfum unique, presque nostalgique, qui renvoie aux plus belles pages du football national. Ce sentiment particulier provient du retour probable de deux figures emblématiques : Islam Slimani et Yacine Brahimi. Onze ans après leur aventure remarquable au Mondial 2014, les deux vétérans pourraient reprendre du service sous les ordres de Majid Bougherra, désormais sélectionneur du groupe qui représentera l’Algérie au Qatar du 1er au 18 décembre. Leur présence potentielle ne constitue pas seulement un clin d’œil au passé, mais surtout un pari sur l’expérience dans une compétition où l’enjeu dépasse largement la simple défense d’un titre.
Depuis leur sacre éclatant en 2021, les Verts ne bénéficient plus de l’effet de surprise. Les adversaires ont étudié leur style, leurs forces et leurs automatismes. Bougherra sait parfaitement qu’aborder cette nouvelle édition avec un collectif très jeune pourrait s’avérer risqué dans un tournoi où chaque détail compte et où les matchs se jouent souvent sur l’intelligence tactique et la gestion émotionnelle. C’est dans cette optique qu’il accorde une importance particulière à Slimani et Brahimi, deux joueurs dont la carrière illustre une capacité exceptionnelle à porter un groupe dans les moments difficiles.
Islam Slimani, meilleur buteur de l’histoire des Verts, traverse certes une phase plus délicate. Les critiques évoquent un déclin physique et une efficacité offensive moins tranchante que par le passé. Pourtant, son rôle dépasse largement la zone de réparation. Sa capacité à fédérer, son leadership naturel et sa faculté à transmettre la rage de vaincre peuvent s’avérer indispensables dans un vestiaire composé en grande partie de jeunes joueurs. Lors de la récente rencontre amicale face à l’Égypte, Slimani avait même porté le brassard de capitaine, signe de la confiance totale accordée par Bougherra.
Yacine Brahimi, quant à lui, évolue dans une dynamique différente. Toujours performant avec Al-Gharafa, il demeure capable d’éclairer un match grâce à ses dribbles et à sa lecture du jeu. Sa présence offrirait au sélectionneur une option offensive capable de débloquer des situations fermées, un atout précieux dans un format de compétition court et intense. Pour Bougherra, la complémentarité entre l’expérience de ce duo et l’énergie du nouveau groupe pourrait constituer un équilibre quasi idéal.
Au-delà de l’apport sportif, Bougherra insiste sur l’importance du rôle psychologique et humain de ces deux cadres. Dans un environnement de forte pression, les joueurs aguerris deviennent parfois la clé de voûte d’un groupe en quête de stabilité. Ils incarnent la mémoire sportive, rappellent les exigences du haut niveau et aident les jeunes talents à mieux gérer les moments de doute. Cette dimension invisible mais essentielle pourrait bien être l’un des secrets de la réussite algérienne dans cette édition.
À l’approche de la compétition, les interrogations demeurent sur la forme exacte de ces deux anciens mondialistes. Mais une chose est certaine : leur simple présence insufflerait une énergie particulière à la sélection A’, mélange de nostalgie, de maturité et d’ambition renouvelée. L’Algérie n’abordera pas la Coupe arabe 2025 comme n’importe quelle autre équipe ; elle le fera avec deux pièces maîtresses d’une génération dorée, prêtes à écrire peut-être leur dernier chapitre sous les couleurs nationales.



































