L’affaire du match Algérie–Cameroun de mars 2022, qualificatif pour la Coupe du monde au Qatar, continue d’alimenter les débats plus de trois ans après les événements. Cette rencontre, marquée par une élimination cruelle des Verts dans les toutes dernières secondes et par une prestation arbitrale vivement contestée du Gambien Bakary Gassama, reste ancrée dans la mémoire collective du football algérien. À l’époque, de nombreux Algériens s’étaient accrochés à l’espoir d’un éventuel « match rejoué », une rumeur devenue virale au point d’occuper l’espace médiatique pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, l’un de ceux qui avaient alimenté cette conviction, le journaliste Aref Mechakra, revient publiquement sur ses déclarations et en dévoile les coulisses.
Dans un message devenu viral, Mechakra reconnaît avoir volontairement gonflé certaines informations au moment de l’affaire. Il affirme d’emblée qu’il existe, selon lui, des pratiques de corruption au sein de la CAF, ce que beaucoup soupçonnent depuis longtemps. Il précise que « tout le monde le sait », y compris des acteurs proches de l’institution, et que l’arbitrage africain prend désormais plus de précautions lorsqu’il s’agit d’arbitrer l’Algérie depuis cette fameuse rencontre de Blida.
Il va plus loin en déclarant avoir reçu, à l’époque, des éléments indiquant que l’arbitre Bakary Gassama aurait touché un pot-de-vin dans un hôtel avant le match. Si ces accusations n’ont jamais été confirmées par une instance officielle, elles reflètent le climat de suspicion extrême qui entourait la rencontre et l’état d’esprit d’une population humiliée par une élimination vécue comme profondément injuste.
Mais la confession qui fait le plus de bruit concerne son propre rôle dans la propagation de l’espoir d’un match rejoué. Mechakra affirme qu’il assume la responsabilité d’avoir « fait de la propagande » dans le but de semer le trouble médiatique et de donner un peu d’espoir à un peuple meurtri. « Le peuple était sous le choc », dit-il, expliquant qu’il a voulu offrir une lueur, même infondée, afin d’atténuer, selon lui, la douleur collective.
Il reconnaît cependant que cette démarche était émotionnelle et motivée par son indignation. « J’ai été révolté de voir que nous avions été humiliés chez nous », confie-t-il encore, précisant que cet épisode continue de le toucher personnellement. Ses déclarations ravivent aujourd’hui un débat jamais véritablement refermé au sein des supporters algériens, oscillant encore entre frustration, suspicion et besoin de tourner la page.
Cette sortie médiatique tardive relance les discussions autour du rôle des journalistes et de la responsabilité de l’information sportive dans des moments de forte tension populaire. Elle rappelle surtout que le traumatisme de Blida reste, encore aujourd’hui, un point sensible de la mémoire footballistique algérienne.



































