Said Kenaoui, technicien algérien et analyste très suivi, a fait une sortie médiatique retentissante lors d’une récente émission télévisée. Ses déclarations, d’une rare sévérité, ont relancé le débat autour de la gestion de l’équipe nationale et du rôle confié à Madjid Bougherra. Selon lui, l’ancien capitaine des Verts n’est tout simplement pas à sa place à la tête d’une sélection, et son maintien dans ces fonctions risque d’avoir un impact négatif durable sur le football algérien.
Dans son intervention, Kenaoui n’a pas cherché à arrondir les angles. « Bougherra n’est pas qualifié pour diriger une équipe nationale. Ses décisions causent un tort direct à l’avenir du football algérien », a-t-il affirmé, pointant une absence totale de vision et de stratégie. Pour lui, un sélectionneur doit avoir un parcours solide en club avant de gérer un groupe national, un exercice bien plus complexe qu’il n’y paraît. « Il avait besoin de trois ou quatre années de travail aux côtés d’un entraîneur principal. Tout le monde sait que le travail en club est complètement différent du travail en sélection », a rappelé l’analyste, évoquant des exemples passés qui prouvent, selon lui, cet écart immense.
Kenaoui n’a pas non plus été convaincu par l’argument de la Coupe arabe. Même si l’Algérie venait à remporter le tournoi, il estime que cela ne changerait strictement rien à la réalité actuelle. « Vous pouvez gagner la Coupe arabe, mais qu’est-ce que cela apportera au football algérien ? Il n’y a pas de projet, pas de stratégie, pas de vision. Rien ne changera », a-t-il insisté. Selon lui, les seuls bénéficiaires seraient les joueurs, qui perçoivent des primes, mais pas le football national, qui manque toujours de perspectives à long terme.
L’un des points les plus polémiques de son analyse concerne les choix de Bougherra. Kenaoui dit avoir été surpris de voir le sélectionneur faire appel à des joueurs âgés, déjà utilisés par Petkovic, au lieu de miser sur des jeunes censés représenter l’avenir de la sélection. « Où est le futur dans tout ça ? Que va gagner l’Algérie avec des joueurs en fin de parcours ? », s’est-il interrogé. Il cite notamment Boulbina, 22 ans, qu’il juge suffisamment talentueux pour intégrer directement l’équipe A, et non pas l’équipe A’. Il évoque aussi Maza, jeune joueur évoluant au plus haut niveau européen, titulaire dans un club renommé, mais relégué en tribunes lorsqu’il rejoint la sélection. « Comment peut-on laisser un joueur pareil sur le banc, alors que d’autres, en fin de carrière, sont prioritaires alors qu’ils n’ont inscrit que quatre buts en quarante matchs ? », s’est-il indigné.
Pour le technicien, ces choix traduisent un profond dysfonctionnement. Il va même plus loin, estimant que « celui qui a conçu cette liste est en train de détruire le football algérien ». Quant à l’idée de voir un jour Madjid Bougherra à la tête de l’équipe nationale A, il la qualifie d’« impossible ».
Une prise de position qui risque de faire couler beaucoup d’encre, tant elle vient toucher un sujet sensible : celui de l’avenir technique des Verts et de la gestion de leurs talents.



































