Rabah Madjer est revenu avec une franchise rare sur plusieurs épisodes marquants de sa carrière, mais aussi sur les polémiques qui ont accompagné ses passages successifs à la tête de l’équipe nationale. Dans un entretien accordé à la plateforme “Al-Mashhad”, l’ancien numéro 10 algérien a tenu à clarifier de nombreux points, dont l’affaire concernant son fils Lotfi et les raisons qui l’ont conduit à représenter le Qatar.
Dès le début de l’entretien, Madjer a rappelé avec insistance qu’il n’a jamais compris pourquoi certains l’ont qualifié de “mauvais entraîneur”, estimant avoir été victime de personnes opérant dans les coulisses du football algérien. Il affirme que ces individus ont systématiquement œuvré contre lui, sans qu’il ne cite de noms. Il ajoute que son bilan à l’étranger est la preuve de ses compétences, rappelant sa réussite avec Porto mais aussi son passage remarqué à Al-Wakrah, où il a remporté quatre titres. Selon lui, c’est en Algérie que les obstacles étaient “incompréhensibles et mystérieux”.
Madjer est ensuite revenu sur ses deux limogeages les plus marquants : celui survenu après le match amical contre la Belgique en 2002, et celui de 2018 après la rencontre face au Portugal. Il assure qu’il était en train de construire un groupe solide, s’appuyant sur la bonne performance face aux Belges et expliquant qu’il préparait une équipe compétitive pour la CAN 2019. Ce qui l’a profondément choqué, dit-il, c’est que son contrat avec la FAF ne contenait aucune clause autorisant une résiliation après un match amical. Pourtant, il a été démis de ses fonctions sans explication claire.
Dans un geste qu’il présente comme patriotique, Madjer affirme avoir laissé 400 millions de centimes, correspondant à un mois de salaire, dans le compte de la FAF. Il explique qu’il aurait pu saisir la FIFA pour réclamer ses droits, mais qu’il a préféré faire preuve de respect envers l’Algérie.
L’ancien Ballon d’Or africain est également revenu sur les campagnes médiatiques qu’il dit avoir subies. Il évoque notamment l’épisode du stade Nelson Mandela lors du CHAN, où certains ont prétendu que le public l’avait sifflé. Madjer assure que les vidéos ont prouvé le contraire et que ces sifflets faisaient partie de l’ambiance normale du match. Selon lui, certaines parties ont exploité ces images pour nuire davantage à sa réputation.
Pour la première fois, il a aussi révélé les raisons qui ont poussé son fils Lotfi à jouer pour le Qatar. Il affirme avoir demandé au sélectionneur Rabah Saâdane et au président de la FAF de l’époque, Kheireddine Zetchi, de lui offrir une convocation en équipe nationale junior. Il dit avoir fait cette démarche non pas parce qu’il s’agissait de son fils, mais parce qu’il brillait avec le Paradou AC. Son appel est resté sans réponse, et Lotfi a été ensuite contacté par le Qatar. “Ce n’était pas son choix, c’était son destin”, insiste-t-il.
Interrogé sur les comparaisons avec Zinedine Zidane et son fils Luca, qui a choisi récemment l’Algérie, Madjer les juge injustes. Les conditions, selon lui, ne sont en rien comparables.
Il conclut en affirmant qu’il ne veut plus rouvrir les blessures du passé et qu’il fait confiance à l’histoire, convaincu qu’elle finira par le réhabiliter face à ceux qui ont cherché à salir son image.



































