Rabah Saadane, figure emblématique du football algérien et ancien sélectionneur national, a récemment participé au lancement de la formation CAF PRO en Algérie, un programme destiné à former les entraîneurs africains au plus haut niveau. À cette occasion, il a partagé son analyse sur l’environnement psychologique qui entoure l’équipe nationale algérienne, notamment à l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), mettant en lumière les défis auxquels le staff technique doit faire face dans un contexte de pression médiatique et populaire constante.
Selon Saadane, coordinateur de la Direction Technique Nationale, l’un des obstacles majeurs pour l’équipe d’Algérie réside dans les attentes parfois irréalistes des supporters. « Sur le plan psychologique, l’environnement est difficile pour l’équipe d’Algérie avant la CAN », a-t-il déclaré. Il a expliqué que certains fans se comportent comme s’ils maîtrisaient tous les aspects du football, n’hésitant pas à critiquer les choix des entraîneurs ou à remettre en question la stratégie du sélectionneur. L’ancien entraîneur a illustré cette situation par une anecdote : alors qu’il se trouvait dans une administration, des personnes lui ont demandé : « Qu’a-t-il Petkovic ? » Une question révélatrice de la tendance à juger rapidement le travail du technicien suisse. Saadane a répondu avec fermeté et respect : « Je leur ai dit qu’il fallait le respecter. »
L’ancien sélectionneur a également insisté sur la nécessité de laisser Petkovic et son staff travailler dans un environnement serein. « En tant que technicien, je comprends parfaitement que le premier regroupement après la reprise n’ait pas été au top. Cette période est très délicate. On va jouer la CAN puis la Coupe du Monde, il ne faut pas oublier ça. Ne vous intéressez pas qu’aux résultats, le but est de construire une équipe nationale forte. Petkovic n’a pas la baguette magique », a-t-il expliqué. Saadane a rappelé que l’équipe a été rajeunie et que le climat actuel est positif au Maroc, mais il a souligné que l’Afrique n’est plus la même qu’avant et que la CAN sera très compétitive. « On tentera d’aller le plus loin possible. C’est un tremplin vers l’avenir, il ne faut pas leur mettre la pression. Il faut attendre deux à trois ans pour avoir une équipe équilibrée », a-t-il insisté.
Rabah Saadane a également évoqué l’importance de la formation des entraîneurs pour renforcer le football algérien. Il a rappelé que le stage CAF PRO, initialement organisé tous les deux ans, a été porté à une fréquence annuelle grâce à la Fédération algérienne de football (FAF). « La non-réussite de l’entraîneur local est souvent due à la pression du public qui donne son avis sur les questions techniques », a-t-il regretté, soulignant la nécessité d’un soutien solide aux entraîneurs pour permettre le développement durable du football en Algérie.



































