Sur le papier, la JS Kabylie vit une situation enviable : un grand club historique soutenu par un opérateur national comme Mobilis, propriétaire majoritaire censé garantir stabilité financière, organisation moderne et vision à long terme. Mais dans les faits, la réalité est bien différente, et le quotidien du club reste marqué par des dysfonctionnements profonds qui s’éloignent fortement de l’image officielle d’une équipe solidement adossée à une entreprise publique.
Le premier problème, et non des moindres, concerne les joueurs étrangers. Depuis près de cinq mois, ces derniers ne parviennent pas à transférer leurs salaires vers leurs pays d’origine. Un blocage administratif et bancaire qui ne touche pas seulement la JSK, mais l’ensemble du championnat, et qui crée un malaise évident dans les vestiaires. Pour des professionnels habitués à une régularité financière irréprochable, cette situation devient difficilement supportable. Certains commencent à exprimer leur frustration, tandis que d’autres envisagent leur avenir avec inquiétude. Pour un club censé être soutenu par Mobilis, ce type de problème laisse perplexe.
La situation n’est pas plus reluisante pour certains joueurs locaux. Plusieurs éléments de l’effectif n’ont toujours pas perçu leurs primes depuis presque une année. Les arriérés s’accumulent, les promesses se répètent, mais les versements tardent. Ce décalage entre les engagements pris et la réalité financière crée un climat de méfiance qui n’épargne personne. Le discours officiel, souvent rassurant, peine à compenser le sentiment d’abandon qui s’installe parmi les joueurs.
Les dettes, quant à elles, continuent de s’empiler. Certaines ardoises anciennes n’ont pas encore été réglées, malgré les engagements publics pris par la direction et malgré la présence de Mobilis en tant qu’actionnaire principal. Ces dettes compromettent non seulement la sérénité du club, mais également sa capacité à recruter, à se renforcer ou même à éviter de nouvelles sanctions de la part des instances sportives.
Plus inquiétant encore, un flou juridique persiste autour de l’actionnariat. Certains anciens actionnaires, qui devaient pourtant céder leurs parts à Mobilis, ne se sont jamais officiellement retirés. Résultat : une structure hybride, instable, où la gouvernance reste confuse. Sur le papier, Mobilis contrôle la JSK. Dans la réalité, des zones d’ombre subsistent, freinant la prise de décision et retardant plusieurs dossiers cruciaux. Cette ambiguïté dans la gestion est un frein majeur à la modernisation du club et à la construction d’un projet solide.
Ainsi, derrière la façade d’un club soutenu par une grande entreprise nationale, la JS Kabylie continue de vivre avec des contradictions profondes. Entre salaires non transférés, primes non versées, dettes non réglées et actionnaires non retirés, la situation montre que le passage sous pavillon Mobilis ne s’est pas traduit, pour l’instant, par la stabilité annoncée. Pour une institution aussi prestigieuse que la JSK, il devient urgent de mettre fin aux incohérences et de rétablir la cohérence entre l’image affichée et la réalité vécue au quotidien.


































