Ismaël Bennacer traverse enfin une période qui ressemble à un vrai renouveau. À 27 ans, le milieu de terrain de l’équipe d’Algérie semble avoir remis de l’ordre dans son corps et dans son jeu, au point d’avoir enchaîné deux titularisations lors du dernier stage de novembre, face au Zimbabwe puis à l’Arabie saoudite. Un enchaînement anodin en apparence, mais qui n’était plus arrivé depuis plus de deux ans et demi. Pour un joueur au talent indiscutable mais souvent freiné par les blessures, ce simple détail est déjà un signal rassurant.
Son retour avorté lors de la CAN 2023 reste encore en travers de la gorge. À l’époque, Bennacer avait forcé son retour pour aider l’Algérie, malgré un genou tout juste opéré. Il avait certes pris part au premier match contre l’Angola, mais son articulation avait envoyé des alertes inquiétantes. Djamel Belmadi l’avait alors laissé au repos pour la suite, avant que la compétition ne tourne court pour les Verts et que le sélectionneur ne soit finalement remercié.
La suite n’a pas été plus simple. Une blessure au mollet en septembre 2024 l’a contraint à une nouvelle opération, juste après avoir retrouvé quelques sensations en sélection. Petkovic, arrivé sur le banc entre-temps, a dû faire sans lui lors de plusieurs regroupements successifs, au point que Bennacer a manqué 7 des 10 premiers stages sous les ordres du technicien. À chaque fois, soit la blessure persistait, soit le joueur n’avait pas pu suivre une préparation complète, notamment à cause de son départ tardif de l’AC Milan.
Il a fallu attendre juin 2025 pour revoir Bennacer enchaîner une rencontre pleine, notamment lors du match amical à Stockholm contre la Suède où il avait marqué le premier but d’une réaction d’orgueil qui avait failli mener à une remontée historique après un retard de 4-0 à la pause. Ce match avait confirmé qu’il restait capable de changer le rythme d’une rencontre, même loin de sa meilleure forme.
L’été suivant, alors qu’il était en quête d’un nouveau club, il avait encore accusé du retard physique. Ce n’est qu’en septembre qu’il a trouvé une porte de sortie, avec un prêt vers le Dinamo Zagreb. À partir de là, son temps de jeu a commencé à se stabiliser, suffisamment en tout cas pour que Vladimir Petkovic estime en novembre qu’il pouvait enfin rejouer deux rencontres en quelques jours.
Avec 68 minutes contre le Zimbabwe et 78 face à l’Arabie saoudite, Bennacer vient peut-être de franchir l’étape la plus importante : celle de la régularité. Pour un joueur qui n’avait plus enchaîné deux matchs depuis mars 2023, l’évolution est significative. Le staff technique comme le joueur y voient un signe encourageant, d’autant qu’il n’est pas encore à son meilleur niveau.
Bennacer vise clairement la CAN 2025 et souhaite atteindre les 100 % de ses capacités pour cette compétition qui lui tient particulièrement à cœur. Il espère y aider l’Algérie à réaliser un grand parcours, mais aussi honorer ses racines familiales, lui dont le père est originaire du Maroc, pays hôte du tournoi. S’il continue sur cette dynamique, l’équipe nationale pourrait bien retrouver l’un de ses piliers au moment le plus important.


































