La soirée avait tout d’un duel dans le duel, un face-à-face entre deux Algériens qui connaissent parfaitement les exigences du football au Qatar. D’un côté, Yacine Brahimi, le maître à jouer d’Al Gharafa, toujours capable d’éteindre un match d’un simple geste. De l’autre, Radouane Berkane, ancien avant-centre de la JS Kabylie, désormais attaquant d’Al Wakrah, en quête d’un réveil offensif après une série frustrante de cinq rencontres sans inscrire le moindre but. Lorsque les deux compatriotes se sont retrouvés sur la même pelouse, l’affiche avait déjà une saveur particulière. Mais c’est finalement Brahimi qui a donné la leçon de réalisme.
Dans un match tendu, serré et dominé par des détails, c’est lui qui a porté Al Gharafa jusqu’à la victoire grâce à un penalty parfaitement maîtrisé. Un geste simple en apparence, mais qui a pesé lourd dans le scénario de la rencontre. L’international algérien n’a pas tremblé au moment décisif. Regard fixe, course courte, ballon placé avec précision : un but qui a fait exploser les tribunes et qui a rappelé une vérité que le public qatari connaît bien désormais. Quand Brahimi est inspiré, tout devient plus facile pour son équipe.
Ce penalty victorieux lui a permis d’inscrire le seul but de la rencontre, un but qui a suffi pour offrir trois points précieux à Al Gharafa. Une victoire qui n’est pas anodine, car elle permet au club de s’emparer seul de la tête du classement de la Qatar Stars League. Dans une compétition où la régularité fait souvent la différence, chaque détail compte, et Brahimi a su transformer l’un de ces détails en avantage décisif.
Pour Radouane Berkane, la soirée a été plus compliquée. L’attaquant, passé par la JSK avant de rejoindre Al Wakrah, traverse une période délicate. Cinq matchs sans inscrire le moindre but, une statistique qui pèse lourd pour un numéro neuf, surtout dans un championnat où les clubs attendent de leurs avants-centres une contribution immédiate et régulière. Malgré ses efforts, ses courses et sa générosité dans le jeu, la réussite continue de lui tourner le dos. Face à Brahimi, il espérait peut-être inverser la tendance et relancer sa saison. Le destin en a décidé autrement.
Le duel entre les deux Algériens a d’ailleurs été observé de près par les supporters des Verts. D’un côté, l’expérience, la maîtrise technique et la maturité de Brahimi, qui continue de prouver qu’il demeure l’un des joueurs les plus influents du football qatari. De l’autre, un Berkane combatif mais en manque de confiance, qui tente encore de trouver sa place et son efficacité au sein de son nouveau club. Les trajectoires sont différentes, mais l’intensité du duel a montré une chose : les joueurs algériens savent imposer leur personnalité, même loin du pays.
Le but de Brahimi n’est pas seulement une réalisation qui apporte trois points. Il symbolise aussi la continuité d’un joueur qui, malgré les années et les changements d’environnement, reste décisif. Son importance dans le vestiaire d’Al Gharafa n’est plus à démontrer, et les supporters le voient comme l’un des principaux artisans de la très bonne dynamique actuelle du club.
À la fin du match, Al Gharafa pouvait savourer une victoire essentielle dans la course au titre, tandis qu’Al Wakrah repartait avec des regrets. Berkane devra rapidement retrouver le chemin des filets pour éviter que la pression ne s’intensifie autour de lui. Brahimi, lui, continue d’écrire sa partition, calme et clinique, rappelant à chaque match qu’il reste l’une des valeurs sûres du football arabe. Le duel a tourné à son avantage, et il offre à son équipe plus que trois points : une première place et un sentiment de force tranquille.


































