Le retour d’Ismaël Bennacer en équipe nationale algérienne n’était pas seulement attendu, il était espéré. Après deux rassemblements manqués en septembre et octobre, le milieu du Dinamo Zagreb a renoué avec le maillot des Verts et a immédiatement apporté ce qui manquait tant au jeu algérien : de la stabilité, de la maîtrise, et ce supplément de caractère qu’on ne remplace pas facilement.
Ses deux performances face au Zimbabwe puis devant l’Arabie saoudite ont dessiné un constat simple : Bennacer n’est peut-être pas encore à 100 %, mais il reste l’un de ces joueurs qui élèvent le niveau collectif dès qu’ils posent un pied sur le terrain. On l’a vu à l’impact, dans sa manière d’aller au duel sans se préserver, comme pour rattraper le temps perdu. On l’a aussi vu dans la sérénité qu’il dégageait balle au pied, capable de casser le pressing par un simple contrôle orienté ou une petite accélération.
Petkovic, qui l’avait convoqué malgré un état physique encore imparfait, avait prévenu en conférence de presse : « Bennacer, je veux le voir travailler et pouvoir le juger pour l’emmener avec moi. Il n’est pas encore prêt à 100 %, mais il a fait de bons matchs avec le Dinamo. » Le sélectionneur a été servi. Même diminué, Bennacer a récupéré six ballons sur les deux rencontres, preuve qu’il a balayé ses doutes pour redevenir ce joueur qui lit le jeu avant tout le monde.
Sa première période face à l’Arabie saoudite a rappelé le Bennacer des grands soirs : des transmissions propres, un tempo maîtrisé, et cette capacité à densifier tout un couloir en combinant régulièrement avec Rayan Aït-Nouri. À tel point que le côté gauche a parfois semblé plus dense que l’autre aile. Son seul axe perfectible demeure l’explosivité : lorsqu’il fallait vraiment accélérer, on sentait encore ce petit manque de jus, tout à fait logique après une double blessure et une absence de préparation estivale complète.
Mais la montée en puissance est réelle. Depuis fin septembre, avec le Dinamo Zagreb, il enchaîne les minutes (465 au total, six titularisations), et cela se ressent. Remplacé à la 78e minute par Ibrahim Maza lors du dernier match, il a quitté la pelouse sous les applaudissements d’un staff rassuré et d’un public conquis. À ce rythme, il sera prêt pour la CAN 2025, où il reste l’une des pièces majeures du puzzle algérien.



































