Dans les ruelles
d’Alger, Oran ou Tizi
Ouzou, ces maillots contrefaits se vendent autour de
2 000 dinars, soit
environ 7 euros. À l’œil nu, il est souvent difficile de distinguer
ces copies des versions officielles, ce qui alimente un marché
parallèle florissant. Pendant que les vendeurs de contrefaçons
prospèrent, l’État, les marques partenaires et la FAF perdent des
millions de dinars en taxes
et droits de licence. L’écart de prix, abyssal, rend le
produit officiel quasi inaccessible pour une grande partie des
supporters, renforçant le recours à la copie.
Malgré l’ampleur du problème,
la FAF reste étrangement
silencieuse. Aucun communiqué fort n’a été diffusé, aucune
campagne de sensibilisation n’a été lancée, et aucune opération de
contrôle en partenariat avec les autorités n’a été annoncée. Des
mesures simples pourraient pourtant être mises en place :
collaborer avec les brigades anti-fraude pour identifier les points
de vente illégaux, engager des poursuites contre les importateurs
et distributeurs identifiés, et protéger les licences officielles
grâce à des contrôles aux frontières. Cette passivité soulève de
nombreuses questions : manque de volonté, de moyens, ou simple
indifférence ?
Le phénomène ne se limite pas
aux frontières algériennes. En France, où vivent environ 5 millions d’Algériens ou
d’origine algérienne, les marchés d’Aubervilliers, Clignancourt ou Montreuil
sont inondés de maillots contrefaits, vendus entre 15 et 20 euros.
Si des opérations de police ont permis de saisir des tonnes de
marchandises à Saint-Ouen et Aubervilliers ces dernières années,
aucune action directe de
la FAF n’a été signalée pour défendre ses droits de
propriété intellectuelle à l’international.
Pendant ce temps, certains
clubs locaux prennent les devants. La JS Kabylie, par exemple, a officiellement
engagé des démarches juridiques contre l’utilisation illégale de
son image et de son logo. En déposant sa marque et en menant une
lutte active contre les faux maillots, la JSK montre qu’il est
possible de s’opposer efficacement à cette économie parallèle, à
condition d’avoir la volonté et les moyens.
Face à ce fléau qui coûte chaque année des
millions de dinars à l’économie sportive algérienne et fragilise
l’image des Fennecs, la question reste entière :
la FAF saura-t-elle un
jour agir pour protéger ses droits et ceux de l’équipe nationale
? Le temps de l’inaction semble de plus en plus difficile
à justifier.