Algérie Foot– Mercredi 6 novembre 2025, Adidas a dévoilé officiellement le nouveau maillot domicile blanc de l’équipe nationale algérienne. Quelques heures à peine après la présentation, une polémique est née du côté du Maroc, autour des motifs dorés sur le maillot, que certains ont interprétés comme du Zellige, un art traditionnel de mosaïque souvent associé au Maroc. Pourtant, la description officielle du fabricant indique clairement que le design s’inspire des dunes et des rochers du désert du Sahara, et que les bandes dorées symbolisent simplement des traces de pneus dans le sable, et non un quelconque motif culturel marocain.
Cette réaction rappelle celle de 2022, lorsque le maillot d’échauffement de l’Algérie avait déjà suscité une controverse similaire. À l’époque, des médias marocains avaient affirmé que le design intégrait le Zellige directement dans le tissu, remplaçant même le logo de la Fédération algérienne par le drapeau national. Le Maroc s’était alors appuyé sur l’inscription du Zellige auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle en 2015 pour revendiquer la propriété culturelle du motif, et avait demandé à Adidas de retirer les maillots algériens. Adidas avait finalement respecté la demande et retiré les produits après discussion avec le ministère de la Culture marocain.
Cette fois encore, certaines pages et relais pro-Makhzen ont prétendu que le maillot blanc cassé intègre du Zellige, alimentant un débat sur l’appropriation culturelle à quelques mois d’une compétition majeure sur le sol marocain. Cependant, à y regarder de plus près, les motifs dorés du maillot algérien ressemblent davantage à des traces sur le sable, similaires à celles que l’on retrouve sur d’autres maillots internationaux, comme celui de l’Argentine de Lionel Messi. Il n’y a donc aucune preuve tangible que le design contienne du Zellige, ni qu’Adidas ait enfreint une quelconque propriété culturelle.
Cette polémique illustre surtout un phénomène de surinterprétation et de surestimation de la symbolique culturelle marocaine. L’Algérie, en choisissant des motifs inspirés de son propre paysage désertique, ne revendique aucune appropriation, et la marque Adidas, en tant que fabricant, a toujours été transparente sur la source d’inspiration du design. Le débat autour du maillot est donc davantage le fruit d’une imagination exacerbée que d’une violation réelle des droits culturels.
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