Algérie Foot– L’annonce de la liste de Vladimir Petkovic pour le stage du mois de novembre a suscité de nombreuses réactions en Algérie. Si l’absence de certains cadres comme Youcef Belaïli a occupé le devant de la scène, c’est bien la convocation surprise d’Elias Benkara, jeune défenseur de Borussia Dortmund, qui a créé la plus vive controverse.
Âgé de seulement 18 ans, Benkara, originaire de Constantine, a été appelé pour la première fois en équipe nationale A. Fils d’un ancien joueur de la Mouloudia de Constantine, il évolue depuis ses 14 ans au sein du club allemand, où il occupe le poste de défenseur central. Cette saison, ses statistiques restent modestes : trois matchs disputés avec l’équipe U19 en Youth League et une présence symbolique avec le groupe professionnel lors du Mondial des clubs aux États-Unis, sans toutefois être aligné.
Cette convocation soulève donc plusieurs interrogations. À quelques semaines de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, que l’Algérie disputera au Maroc, beaucoup estiment que ce n’était ni le bon moment ni le bon contexte pour expérimenter. Petkovic a pourtant tenu à défendre son choix en conférence de presse : « Elias Benkara est un joueur prometteur que nous suivons depuis un moment. Nous voulons qu’il découvre l’atmosphère du groupe et commence son intégration progressivement », a expliqué le sélectionneur.
Mais la logique de cette démarche divise les observateurs. Pour plusieurs analystes, le stage de novembre représente une dernière répétition générale avant la CAN, une phase qui devait être consacrée à la consolidation du collectif et à la mise au point tactique. Or, faire appel à un joueur aussi jeune et peu expérimenté pourrait être perçu comme un pari risqué, voire une distraction à ce stade de la préparation. “Le dernier en Alemagne, meilleur que le premier en Algérie”, ont commenté de nombreux internautes.
Certains y voient une stratégie politique du staff technique : sécuriser les jeunes binationaux avant qu’ils ne soient approchés par d’autres sélections. Un choix déjà observé par le passé, notamment lors de la convocation d’autres espoirs encore peu aguerris, dont certains ont disparu du radar peu après. L’exemple de Chiaha, convoqué sans réel temps de jeu en club, puis rapidement écarté, revient souvent dans les discussions.
Malgré tout, cette décision traduit aussi la volonté de Petkovic d’ouvrir un nouveau cycle générationnel au sein des Verts. Si Benkara ne devrait pas encore prétendre à une place de titulaire, cette première convocation lui permet de s’imprégner de la culture du groupe et de préparer, à moyen terme, son intégration durable.
Reste que le timing de cette initiative laisse perplexe. L’Algérie s’apprête à disputer l’une des CAN les plus relevées de son histoire récente, et de nombreux supporters estiment que l’urgence est à la performance, non à la projection. Pour l’heure, Elias Benkara devient malgré lui le symbole d’un débat plus large : celui de l’équilibre entre avenir et efficacité immédiate dans le projet de Vladimir Petkovic.


































