Algérie Foot– L’histoire d’Éric Sékou Chelle est en train de marquer les esprits à la fois en Algérie et en Afrique. En janvier 2025, le technicien malien avait surpris tout le monde en quittant son poste d’entraîneur du MC Oran après seulement treize matchs à la tête du club oranais. Chelle laissait derrière lui les Hamraoua, un club auquel il s’était attaché, pour prendre un virage audacieux : devenir le sélectionneur du Nigéria. À ce moment-là, peu auraient parié que ce choix le mènerait à un exploit d’une rare improbable : potentiellement qualifier les Super Eagles pour la Coupe du Monde 2026.
Lorsque Chelle a pris les commandes du Nigéria, l’équipe semblait condamnée à l’échec dans les qualifications africaines pour le Mondial 2026. Avec un seul point après les quatre premières journées, les Super Eagles apparaissaient hors course. Mais Éric Chelle, fort de son expérience en Ligue 1 algérienne, s’est donné pour mission de redresser la barre. En seulement six rencontres restantes, il a su transformer une équipe en crise en un collectif compétitif et solide. Grâce à une gestion tactique précise et à une motivation renouvelée, Chelle a réussi à récolter 14 points sur 18 possibles, un exploit qui permet aux Nigérians de se qualifier pour les barrages de la zone CAF, prévus en novembre au Maroc.
L’incroyable bilan de Chelle à la tête du Nigéria frappe par sa régularité : neuf matchs sans défaite, avec six victoires et trois nuls. Fait notable, l’équipe n’a marqué que deux buts mais a su encaisser seulement onze, montrant un équilibre défensif remarquable et une discipline tactique héritée de l’approche rigoureuse qu’Éric Chelle avait appliquée en Algérie au MC Oran. Ces chiffres témoignent non seulement d’un coaching efficace mais aussi d’une capacité à galvaniser un groupe en difficulté, même à des milliers de kilomètres de son ancien club.
Revenant sur son départ du MC Oran, Chelle avait confié : « C’est vrai, je quitte le MCO, une seconde famille pour moi. Je m’en veux, car je suis un peu égoïste. Si j’ai accepté de partir, c’est par pur égoïsme. J’étais mis dans les meilleures dispositions depuis mon arrivée à Oran, mais je pense que le poste de sélectionneur du Nigéria ne se refuse pas. » Ces mots reflètent l’attachement qu’il portait à la Ligue 1 algérienne, tout en expliquant son choix stratégique vers une carrière internationale. Son passage au MCO n’aura duré que treize matchs, mais il semble avoir préparé Chelle à relever un défi bien plus vaste sur la scène africaine.
Le chemin vers le Mondial 2026 reste semé d’embûches. Pour que les Super Eagles décrochent leur billet pour les Amériques, Chelle et ses joueurs devront d’abord se défaire du Gabon lors de la demi-finale des barrages, le 13 novembre. Ensuite, ils affronteront le vainqueur du match Cameroun – RD Congo trois jours plus tard. Enfin, le dernier obstacle consistera à franchir les barrages intercontinentaux. Chaque étape est cruciale, et bien que le chemin soit encore long, l’élan créé par Chelle est prometteur.
L’histoire d’Éric Sékou Chelle illustre parfaitement comment un ancien entraîneur de Ligue 1 algérienne peut transformer une équipe en crise en prétendant sérieusement à la Coupe du Monde. Son parcours entre le MC Oran et le Nigéria démontre la puissance d’une gestion tactique solide et d’un leadership motivant. Si les Super Eagles parviennent à surmonter les barrages, l’exploit de Chelle sera célébré non seulement au Nigéria mais également en Algérie, où il avait déjà marqué les esprits. La Ligue 1 algérienne, avec ses clubs et ses jeunes talents, peut ainsi se vanter d’avoir formé un coach capable de rivaliser sur la scène mondiale, faisant d’Éric Chelle un exemple inspirant pour les entraîneurs africains et internationaux.
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