Algérie Foot– L’affaire entre Youcef Belaili et son ancien club, l’AC Ajaccio, ne cesse de faire parler d’elle. Accusé d’avoir bénéficié d’un faux document pour réclamer le remboursement d’une dette, le joueur algérien a tenu à sortir de son silence afin de répondre publiquement aux graves accusations qui pèsent sur lui. Dans un climat déjà tendu pour le club corse, cette affaire prend des proportions considérables et attire l’attention des observateurs du football international.
Youcef Belaili a réagi avec fermeté face aux accusations, en affirmant que la FIFA lui avait donné raison dans ce dossier. « La FIFA m’a donné raison dans cette affaire, et toutes les preuves et les contrats sont enregistrés auprès d’elle. J’ai gagné 380 000 euros que j’ai versés à mon club en Arabie saoudite, mais Ajaccio ne m’a pas encore remboursé jusqu’à présent. Tout ce qui se dit n’est que rumeurs, et je remercie l’avocat qui m’a soutenu. Louange à Dieu, Il est avec moi », a-t-il déclaré. En se présentant comme victime de rumeurs et en soulignant la validation de sa position par l’instance internationale, Belaili entend défendre son honneur et clore le débat.
De son côté, l’AC Ajaccio a décidé de ne pas rester silencieux. Le vendredi 26 septembre, le club corse a adressé une lettre ouverte à la FIFA, dans laquelle il dénonce une « escroquerie organisée » qui aurait été validée par erreur. Le club, relégué en Régional 2 après une saison marquée par un enchaînement de descentes successives, estime que cette affaire met en péril son avenir sportif et financier. Ses dirigeants parlent d’une situation « ubuesque et profondément injuste », insistant sur la gravité des conséquences liées à cette décision.
Le cœur du litige se trouve dans une dette de 380 000 euros que Belaili devait initialement régler à son ancien club saoudien, Al-Ahli Saudi FC, après une condamnation prononcée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) en 2023. Mais en 2024, le joueur aurait saisi la FIFA en présentant un protocole d’accord prétendument signé entre Ajaccio et Al-Ahli, engageant le club corse à régler cette somme à sa place. Ajaccio conteste catégoriquement l’authenticité de ce document. Selon le club, Al-Ahli a officiellement nié son existence, et l’ancien directeur général Alain Caldarella, dont la signature apparaît sur le document, a déposé plainte pour faux et usage de faux.
Cette accusation transforme l’affaire en véritable scandale. Si les déclarations d’Ajaccio sont exactes, la décision de la FIFA, rendue le 11 juillet 2025, reposerait sur un document frauduleux. Pour le club corse, il ne s’agit pas seulement d’un litige sportif mais d’une manipulation orchestrée, qui l’empêche aujourd’hui d’effectuer tout recrutement et qui l’a plongé dans ce que ses dirigeants décrivent comme un « état de mort clinique ».
Ajaccio s’interroge publiquement sur une incohérence qu’il juge flagrante : « Pourquoi Al-Ahli a-t-il poursuivi le joueur et non l’AC Ajaccio s’il existait un engagement écrit de notre part à régler cette dette ? » Le club estime que la réponse est claire : le document présenté est un faux, fabriqué pour détourner près de 400 000 euros. Cette position alimente un climat de défiance et d’amertume entre les deux parties.
Pour Youcef Belaili, ces accusations ne tiennent pas. L’attaquant algérien continue de s’appuyer sur la décision de la FIFA, convaincu que son innocence a déjà été établie. Dans ses déclarations, il insiste sur le fait qu’il a réglé sa dette en versant la somme due à Al-Ahli et que toute remise en cause de ce processus n’est que propagation de rumeurs. L’ancien joueur de l’ACA refuse d’endosser le rôle d’escroc que certains tentent de lui attribuer et se présente comme la cible d’une campagne visant à salir son image.
La situation de l’AC Ajaccio, déjà fragilisé par ses descentes successives, rend ce conflit encore plus sensible. Les nouveaux dirigeants, en place depuis le 8 septembre, affirment avoir hérité d’un dossier mal géré par l’ancienne direction, qui n’avait entrepris aucune démarche pour se défendre dans les délais. Face à la menace qui pèse sur la survie même du club, ils tentent désormais de convaincre la FIFA d’examiner à nouveau les éléments, en fournissant des preuves qu’ils jugent « accablantes ».
Cette affaire Belaili illustre une nouvelle fois la complexité des litiges financiers dans le monde du football, où les décisions des instances internationales peuvent bouleverser le destin d’un club. Entre la version de l’attaquant algérien, qui revendique la légitimité de son droit, et celle d’Ajaccio, qui se dit victime d’une fraude, la vérité reste encore à établir. En attendant, le fossé se creuse entre un joueur qui s’appuie sur le verdict officiel de la FIFA et un club qui voit dans ce même verdict une profonde injustice.
Pour Belaili, le combat est avant tout celui de sa réputation. Pour Ajaccio, il s’agit de sauver son avenir. L’issue de ce bras de fer reste incertaine, mais elle marquera durablement l’histoire récente du football français et algérien, tant par ses enjeux sportifs que par ses implications financières et juridiques.
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