Dès l’ouverture de la réunion,
il était clair que l’enquête menée depuis des mois visait à
éclaircir plusieurs accusations formulées contre le secrétaire
général. Les allégations évoquaient un « environnement stressant »,
un usage récurrent d’un langage jugé déplacé, et un non-respect
supposé du code éthique. Pour Patrice Motsepe, président de la CAF,
ces tensions relevaient surtout de conflits personnels et de «
ragots ». Dans son intervention, il a insisté sur le fait que 70 %
des griefs portés étaient sans fondement factuel et ne relevaient
pas d’un manquement déontologique.
Plutôt que de débattre du
comportement de Mosengo-Omba, le comité exécutif s’est concentré,
selon Motsepe, sur un contrat de commercialisation d’une valeur
d’un milliard de dollars sur huit ans. Ce dossier financier, qui
pourrait sécuriser les revenus de la CAF pour les prochaines
saisons, a occupé l’essentiel des discussions. Le fait que
Mosengo-Omba soit reparti à la fois défenseur de sa réputation et
témoin de la stratégie économique de l’institution souligne son
rôle central dans l’organisation.
Les réactions ont été
immédiates dans les milieux du football africain. Certains
dirigeants saluent la clarification apportée et considèrent que ce
verdict met fin à une page d’incertitude. D’autres, plus critiques,
regrettent que la CAF n’ait pas jugé utile de détailler
publiquement les conclusions de l’enquête, alimentant toujours une
part de mystère autour des incidents internes. Dans tous les cas,
le maintien de Mosengo-Omba confirme la ligne choisie par Motsepe :
privilégier la stabilité et la continuité à la CAF, tout en ouvrant
la porte à des réformes de gouvernance supervisées par le juge
sud-africain Miguel Damaseb et le cabinet d’audit PwC.
Ce double mouvement de confirmation et de
promesse de réforme illustre la volonté de la CAF de tourner la
page des polémiques, sans toutefois ignorer la nécessité
d’améliorer son fonctionnement. À Rabat, la décision de maintenir
Véron Mosengo-Omba s’est donc accompagnée d’un engagement clair :
déréglage écarté, la refonte des processus internes doit désormais
suivre son cours.