Algérie Foot– Ce qui devait être un moment de joie collective s’est transformé en cauchemar. Le 21 juin 2025, au Stade du 5 Juillet à Alger, une barrière métallique a cédé sous la pression d’une foule immense venue fêter le neuvième titre du Mouloudia d’Alger. Résultat tragique : trois morts, plus de 80 blessés, certains grièvement. Un drame qui relance de manière criante le débat sur la sécurité dans les enceintes sportives en Algérie.
La barrière en question ne datait pas d’hier, selon El Khabar. Installée en 1972, année de l’inauguration du stade par le président Houari Boumédiène, elle n’avait jamais été remplacée. Pendant plus de 50 ans, aucun renforcement, aucune rénovation sérieuse, malgré de nombreuses alertes et des audits qui avaient déjà signalé son état de délabrement avancé. Ce n’est donc pas une surprise, mais un échec collectif. Un symbole tragique de l’immobilisme et de la négligence des autorités responsables.
Ce samedi noir, le stade affichait bien au-delà de sa capacité autorisée : 80 000 personnes, malgré une limite fixée à 50 000 plus 8 000 invitations. La pression humaine était trop forte. Dans la tribune supérieure, la vieille rambarde rouillée n’a pas tenu. La chute fut brutale, les images insoutenables. Parmi les victimes, Youssef Amghouzi, figure bien connue des supporters du Mouloudia, dont la disparition a bouleversé la communauté sportive.
Ce n’est pas un accident, c’est une répétition. En 2013 déjà, le même stade avait été le théâtre d’un drame similaire, avec l’effondrement d’une dalle de béton ayant coûté la vie à deux jeunes supporters. Des promesses avaient été faites, des enquêtes ouvertes, des rénovations annoncées. Pourtant, l’essentiel est resté intact, ou plutôt, laissé à l’abandon.
À la veille des Jeux panarabes en 2024, des travaux de “modernisation” avaient été entrepris, mais ils se sont limités à l’esthétique, à la surface. La structure métallique, elle, est restée fragile, exposée, ignorée. Et c’est cette négligence qui a tué.
Le drame du 5 Juillet doit marquer un tournant. Plus qu’un deuil, il appelle à une réforme en profondeur de la gestion des infrastructures sportives. Il est temps que la sécurité ne soit plus sacrifiée sur l’autel du symbole.
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